C’est un engagement d’Emmanuel Macron: «Les 600.000 patients avec une maladie chronique se verront proposer un médecin traitant avant la fin de l’année», a promis le président de la République. Mais le débat est mal engagé. Les syndicats médicaux, unanimes, ont décidé de boycotter la réunion de travail prévue jeudi sur ce sujet avec le ministre de la Santé, François Braun.
Dénonçant un «plan de communication», les médecins ne «soutiendront pas cette politique d’affichage et attendent des actions fortes pour répondre aux besoins des professionnels et de la population», ont indiqué les cinq syndicats représentatifs (CSMF, FMF, SML, MG France, UFML) et celui des jeunes médecins (Reagjir), lundi, dans un communiqué commun.
«Le ministre fait ce qu’il peut avec une belle énergie, mais il est pris en tenaille entre Bercy et l’Élysée, explique le Dr Franck Devulder, président de la CSMF et gastro-entérologue dans la Marne. On nous dit qu’il faut voir plus de patients, mais prendre en charge des patients en affection longue durée (ALD), donc lourds, à 25 euros la consultation, ce n’est pas possible. Cela ne veut pas dire que nous ne voulons pas les prendre en charge, mais que le gouvernement doit y mettre les moyens.»
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Alors que les négociations avec l’Assurance-maladie sur le tarif de la consultation se sont soldées en mars par un échec, les médecins réclament toujours une revalorisation de leurs tarifs. Les négociations doivent reprendre début juillet, mais la marge de manœuvre s’annonce ténue alors que Bruno Le Maire a annoncé 10 milliards d’euros d’économies, en partie sur la santé.
D’autre part, les médecins estiment que la promesse du président repose sur des données faussées. «De nombreux patients chroniques sont traités dans des filières de cancérologie ou dans des centres de dialyse pour insuffisance rénale. Ils sont donc bien suivis, sans forcément avoir de médecin traitant, observe le D Sophie Bauer, présidente du SML et chirurgienne à Melun (Seine-et-Marne). Le ministère ne veut pas nous donner les vrais chiffres, car c’est le prétexte pour nous mettre en accusation.