Bruno Le Maire persiste et signe. Alors que le gouvernement cherche des solutions pour faire des économies dans un contexte de dérapage du déficit public, le ministre de l’Économie se veut très clair : les Français ne seront pas directement mis à contribution. «Les impôts n’augmenteront pas», a-t-il martelé ce vendredi sur BFMTV. «Ce n’est pas la bonne solution, c’est une solution de facilité», a estimé le locataire de Bercy.
Le numéro deux du gouvernement a rappelé que c’était «un engagement (…) pris avec le président de la République, tout simplement parce qu’ils sont déjà très élevés». «Nous (les) avons fait baisser depuis 2017 et il serait incohérent d’augmenter les impôts», a-t-il ajouté.
Alors que le gouvernement envisageait un dérapage du déficit public à 5,6% du PIB en 2023 – contre 4,9% initialement prévu -, Bruno Le Maire a réitéré l’objectif du gouvernement. «Nous avons un cap très clair : revenir sous les 3% de déficit public en 2027. Il faut le faire avec méthode, sérieusement, avec détermination, mais il ne faut pas céder à je ne sais quelle précipitation ou inquiétude», a-t-il estimé. Et le ministre de l’Économie et des Finances de juger que «la responsabilité, ce n’est ni l’austérité, ni le laisser-aller» sur la dépense publique. «C’est tenir nos objectifs de finances publiques dans des circonstances qui sont plus difficiles, circonstances de finances publiques et géopolitiques», a-t-il assumé.
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Il s’agit pour Bruno Le Maire de mettre les points sur les i, après que la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a, dans un entretien au Figaro à paraître samedi et sur France Bleu Sud Lorraine ce vendredi, remis sur la table l’idée d’une taxation sur les superprofits. «Nous devons nous interroger sur nos recettes, y compris sur la possibilité de taxer les superprofits dans les grandes entreprises ou les rachats d’action», a-t-elle déclaré au Figaro.
Pour Bruno Le Maire, il n’est pas question d’aller plus loin que la taxation des énergéticiens mise en place en 2022 à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui avait provoqué une flambée des prix de l’énergie. «Il y aura dans ce budget (2025), comme en 2023, une récupération des rentes faites par les énergéticiens, (…) pas plus que cela», a-t-il répondu, estimant «qu’il ne s’agit pas de dévier de notre ligne de politique économique qui a donné des résultats, qui sont de très bons résultats».