Les trois principaux syndicats agricoles espagnols ont annoncé mardi rejoindre le mouvement de grogne des agriculteurs européens, avec une série de «mobilisations» dans l’ensemble du pays au cours des «prochaines semaines». «Le secteur agricole en Europe et en Espagne est confronté à une frustration et un malaise croissants», en raison notamment «de la bureaucratie étouffante générée par les réglementations européennes», ont expliqué dans un communiqué commun l’Asaja, l’UPA et la Coag.
Ces trois organisations, qui ne précisent pas à ce stade les dates exactes des manifestations, disent vouloir un «assouplissement» et une «simplification» de la politique agricole commune, ainsi qu’un «plan d’action ambitieux» au niveau «de l’UE, de l’Espagne» et des «régions» espagnoles. Les agriculteurs européens «luttent contre un marché déréglementé qui importe des produits agricoles de pays tiers à faible prix, qui tirent à la baisse» les prix des denrées produites «dans l’UE» et «en Espagne», soulignent les trois organisations, majoritaires chez les agriculteurs espagnols.
«Ces produits extracommunautaires ne respectent pas les règles européennes» en matière de respect de l’environnement et sont à l’origine d’une «concurrence déloyale», qui «menace la viabilité de milliers d’exploitations agricoles en Espagne et en Europe», ajoute le communiqué. Les manifestations agricoles se multiplient depuis plusieurs jours dans l’Union européenne, et principalement en France, où des agriculteurs barrent depuis lundi avec leurs tracteurs huit axes autoroutiers autour de la capitale, sous la surveillance de forces de l’ordre mobilisées en masse.
Face à cette mobilisation, le syndicat Asaja avait assuré lundi vouloir se joindre au mouvement. «Les agriculteurs espagnols ont les mêmes problèmes que les agriculteurs français», avait alors souligné son président Pedro Barato, en assurant que «les campagnes espagnoles» en avaient «assez d’être ignorées». L’Espagne est avec la France et la Pologne l’une des principales puissances agricoles européennes. Le pays, qui produit une grande partie des fruits et légumes consommés au sein de l’UE, est cependant confronté depuis trois ans à une sécheresse historique, qui a fragilisé nombre d’exploitations et fait chuter les récoltes, en particulier d’olives et de céréales.
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