Bruno Le Maire a laissé entendre lundi qu’il n’y aurait pas de gel sur le tarif réglementé de l’électricité (TRVE) comme demandé par les consommateurs, tout en réaffirmant que l’augmentation du prix ne dépasserait pas 10%. «Nous allons discuter avec le premier ministre et le président de la République du chiffre définitif qui sera retenu, mais je répète ce que j’ai toujours dit, c’est que je tiens parole il n’y aura pas d’augmentation du prix de l’électricité de plus de 10% dans les jours qui viennent», a déclaré le ministre de l’Économie lors d’un déplacement à la centrale nucléaire de Gravelines (Nord).
Le tarif réglementé de l’électricité, dont bénéficient la majorité des foyers, est revu deux fois par an, le 1er février et le 1er août. Et, vendredi, l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir avait demandé au gouvernement un «gel» de ce tarif réglementé de l’électricité, alors que les prix sur le marché de gros ont connu une nette détente ces derniers mois après la flambée historique de 2022.
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«J’ai toujours indiqué que nous devions sortir collectivement des boucliers énergétiques, nous avons tous collectivement dépensé plus de 40 milliards d’euros pour payer la facture de gaz et la facture d’électricité des Français pendant la crise inflationniste, aucun autre pays n’a fait ça», a rappelé Bruno Le Maire. «J’ai toujours indiqué que cet exceptionnel ne pouvait pas durer, c’est trop coûteux pour nos finances publiques, ça coûte trop cher», a-t-il ajouté, en soulignant que «l’argent ne tombe pas du ciel». Pour lui, il est «trop facile de laisser entendre qu’on peut dépenser des milliards et des milliards d’euros» alors qu’il y a «des besoins sur l’hôpital, sur l’école et sur les services publics».
L’exécutif a déjà presque doublé depuis le 1er janvier l’accise sur le gaz – une taxe payée par les fournisseurs de gaz naturel -, ce qui devrait faire grimper la facture pour les abonnés au gaz à prix fixe, soit la moitié des abonnés environ. En matière d’électricité il compte relever la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (accise), qui est actuellement de 1 euro le MWh. Avant la crise, celle-ci était de 22,5 euros.
«Beaucoup d’experts dont je suis estiment qu’un relèvement de l’accise sur le tarif de l’électricité serait une grave erreur au moment où l’on incite les gens à électrifier leurs usages pour le chauffage ou les véhicules», avait aussi estimé fin décembre l’analyste spécialisé dans l’énergie, Nicolas Goldberg, du cabinet Colombus Consulting. «Ce serait une erreur de la relever au niveau précédent, car depuis deux ans, en 2022 et 2023, les tarifs de l’électricité ont augmenté en moyenne de 30% en France, ce qui est du jamais vu. Le message envoyé par le gouvernement serait catastrophique», avait-il estimé.