«La voie ferrée du tunnel sous la Manche est très largement sous-utilisée» : le directeur général de Getlink, le gestionnaire de l’infrastructure, Yann Leriche, a promis jeudi un doublement des liaisons entre Londres et le continent d’ici 10 ans, avec de potentielles nouvelles villes desservies. Cologne, Francfort, Genève, Zürich… Le patron de la société a mis sur la table toute une série de nouvelles destinations envisageables pour des opérateurs qui souhaiteraient se lancer.
Getlink assure avoir divisé par deux le délai pour lancer une ligne passant par le tunnel grâce à «la standardisation des normes du tunnel» et une «intégration des normes avec les fabricants dans leur offre standard de matériel roulant». En résumé, il est possible d’acheter un train sur catalogue apte à rouler presque directement dans le tunnel.
En 1994 à l’ouverture de l’infrastructure, seules deux liaisons étaient possibles : Londres-Paris et Londres-Bruxelles. Une nouvelle ligne Londres-Amsterdam a ensuite été ouverte en 2020. Elle aura mis dix ans à se concrétiser, entre l’idée de la lancer et le premier voyage. «C’est trop long», a insisté Yann Leriche.
«Désormais, vous pouvez vous lancer, acheter le train, et cinq ans après vous circulez», a indiqué Yann Leriche à l’occasion d’un évènement organisé pour les 30 ans du tunnel sous la Manche, dont les travaux se sont terminés le 10 décembre 1993. Grâce à ce raccourcissement des délais, «nous aurons un doublement des liaisons directes entre Londres et les capitales européennes sous dix ans», veut-il croire.
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Depuis 30 ans, seule une compagnie – Eurostar – assure le transport de voyageurs entre le continent et l’Angleterre, pour un prix souvent jugé prohibitif, notamment en comparaison de l’avion ou du ferry. Deux compagnies ont récemment fait part de leur intention de lancer de nouvelles liaisons : Evolyn et le Néerlandais Heuro. Pour l’instant, aucune commande de train n’a été officialisée, rendant l’éventualité de voir une offre concurrente à l’Eurostar émerger dans les années à venir encore hypothétique.
En 2013 déjà, le Deutsche Bahn avait fait rouler un de ses ICE dans le tunnel sous la Manche. À l’époque, l’opérateur historique des chemins de fer allemand envisageait de proposer ses premiers voyages en 2016. Le projet n’a jamais abouti. Mais cette fois-ci, pour les liaisons vers Cologne ou Francfort «l’ensemble des études de marché sont faites et les études des aménagements des gares nécessaires aussi. Il reste à un opérateur de décider d’y aller, les sillons ont même été préparés», a promis Yann Leriche.