Alors que le gouvernement a transformé son «panier anti-inflation» en «trimestre anti-inflation », ses premiers résultats sont plutôt encourageants, selon l’exécutif. «Les éléments de suivi démontrent que sur les produits concernés (de 100 produits chez Cora à un peu moins de 1000 chez Leclerc), les prix ont cessé d’augmenter», soulignait mardi à LSA la ministre déléguée chargée notamment du Commerce, Olivia Grégoire.

Même si les enseignes proposent des paniers différents, leurs prix moyens «ont globalement baissé de 5%» depuis le lancement officiel de l’opération le 15 mars dernier. «Chez certains acteurs, et pour certains produits, la baisse est même plus importante», complète la ministre. Un résultat de bon augure alors que l’inflation alimentaire atteint 15,9% sur un an, en mars.

Pour recueillir ces données, le cabinet d’Olivia Grégoire s’est appuyé sur une analyse du spécialiste Olivier Dauvers et sur le panéliste NielsenIQ, «portant sur le prix des produits des paniers en drive, avant et après le lancement» du dispositif. «La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) suit [également] l’évolution des prix des produits des paniers en lien avec les distributeurs» et «ses conclusions arrivent à la même moyenne globale» d’une baisse des prix de 5%, complète le cabinet.

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Parmi les produits mis en avant par les enseignes de grande distribution se trouvent principalement des références premiers prix, allant de l’hygiène à l’alimentation. Avec l’initiative du gouvernement – corrélée à une forte hausse des prix – les ventes en volume de ces produits sont également en hausse. Une fierté pour Olivia Grégoire : «J’avais à cœur de préserver nos agriculteurs, éleveurs et pêcheurs, qui connaissaient déjà en janvier des baisses de volume, en particulier pour la viande et le poisson.» La croissance des ventes en volume est ainsi supérieure à 20%, selon plusieurs groupes, «alors même qu’au premier trimestre 2023, la consommation des produits de grande consommation (PGC) a baissé de 5%».

Prochaine étape : les renégociations entre industriels et distributeurs, qui «ont déjà commencé», selon Michel-Edouard Leclerc. Ces discussions détermineront les prix des produits pour la rentrée, alors que le pic de l’inflation alimentaire est attendu pour le début de l’été. «Je crois à la responsabilité des acteurs. Cela a marché pour le pacte de solidarité commerciale et le trimestre anti-inflation, il n’y a pas de raison que les grands industriels soient moins responsables que les distributeurs», précise Olivia Grégoire.