Le principal syndicat de contrôleurs aériens français s’est engagé mardi à ne pas appeler à la grève d’ici à septembre 2024, à la fin de la séquence des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, a annoncé l’un de ses responsables. Le principe de cette «trêve olympique» acceptée par le syndicat SNCTA avait été auparavant communiqué par le ministre délégué aux Transports Clément Beaune.

Un peu plus tôt, deux syndicats de contrôleurs aériens français, dont l’organisation majoritaire, avaient annoncé mardi avoir levé leur préavis de grève pour vendredi, un accord ayant été trouvé avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). «Fin de conciliation : un accord a été trouvé, le SNCTA lève son préavis», a déclaré le premier syndicat d’aiguilleurs du ciel sur son site internet. Un porte-parole de la DGAC a ensuite confirmé cet accord, dont aucun détail n’a été divulgué dans l’immédiat. Le syndicat des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne UNSA-ICNA, qui avait lui aussi déposé fin août un préavis de grève pour vendredi, l’a également levé, a précisé mardi à l’AFP son secrétaire général.

Clément Beaune a salué «l’esprit de responsabilité et de dialogue qui a permis la signature» de cet accord «équilibré» de sortie de conflit. «Les discussions sur le protocole social pour la période 2024-2027 se poursuivront dans les mois qui viennent avec l’objectif d’accélérer la transformation du contrôle aérien pour en renforcer la qualité et la productivité», a indiqué le ministère des Transports dans un communiqué. «Dans le contexte de la Coupe du monde de rugby, le ministre se félicite de la levée du préavis de grève, qui va permettre à la compétition de se dérouler sereinement», ajoute le communiqué.

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Le SNCTA avait annoncé «un préavis de grève nationale couvrant l’ensemble des contrôleurs aériens et les agents de la vigie trafic le vendredi 15 septembre 2023 de la prise du service du matin à la fin du service de nuit». Le SNCTA et l’UNSA-ICNA réclamaient un rattrapage salarial face à l’inflation. Dénonçant «le mutisme de la DGAC», le SNCTA avait rappelé que «le contrôle aérien français, à l’instar de l’ensemble des prestataires de services européens, est régi par des plans de performance européens qui prévoient une compensation de l’inflation via un ajustement en conséquence du taux de redevance, donc des recettes».

De nombreuses journées de grève des contrôleurs aériens en début d’année, lors du projet de loi sur les retraites, avaient conduit la DGAC à demander aux compagnies aériennes d’annuler de façon préventive une partie de leurs vols. Les grèves avaient ulcéré les compagnies aériennes qui desservent la France ou passent par son espace aérien, le plus survolé d’Europe. L’association Airlines for Europe (A4E), qui défend les intérêts de grands transporteurs basés sur le Vieux Continent, dont Ryanair, easyJet, Air France, Lufthansa et British Airways, avait interpellé en mai la Commission européenne pour qu’elle instaure un «arbitrage obligatoire» avant une grève ou la «protection des survols» du pays touché par un mouvement social.

Également mardi, le syndicat de contrôleurs aériens Usac-CGT, en pointe au printemps dans la mobilisation contre la réforme des retraites, a annoncé appeler à la grève des agents de la DGAC le 13 octobre dans le cadre d’une journée d’action nationale intersyndicale «contre l’austérité, pour l’augmentation des salaires, des pensions et pour la lutte contre les inégalités».