Au lendemain de la prise de parole de Gabriel Attal au JT de TF1, le patronat s’est montré satisfait de l’engagement du premier ministre de ne pas augmenter les impôts sur les entreprises. Il a souligné par ailleurs que c’est aux partenaires sociaux d’élaborer les contours d’une future réforme de l’assurance-chômage. Le président du Medef a «bien entendu» la «ligne rouge» de Gabriel Attal, mercredi soir sur TF1, de ne pas augmenter les impôts sur les entreprises, «parmi les plus taxées au monde et qui créent les emplois», a souligné Patrick Martin dans un communiqué. «C’est aussi notre ligne rouge et nous serons vigilants à ce qu’elle ne soit pas franchie», a-t-il insisté.

Patrick Martin, à la tête de la première organisation représentative du patronat, a souligné que «les partenaires sociaux s’empareront, le moment venu, d’un projet de nouvelle réforme de l’assurance-chômage», ainsi que l’a souhaité le premier ministre. «Cette réforme est envisageable», a-t-il concédé, sans réagir directement aux mesures que semble souhaiter Patrick Attal, «mais l’objectif de plein-emploi que nous partageons» sera d’abord atteint «si l’activité économique retrouve un niveau satisfaisant». «Il est évident que les politiques publiques doivent soutenir l’investissement, l’activité et donc l’emploi», a ajouté Patrick Martin, alors que l’une des causes du fort creusement du déficit public en 2023, à 5,5% du PIB (Produit intérieur brut), est la baisse des rentrées fiscales et sociales, «témoignant du ralentissement économique».

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La CPME, deuxième organisation patronale, a également jugé «positive» la volonté de ne pas augmenter les impôts, et espéré que serait tenu l’engagement de supprimer complètement l’impôt de production CVAE d’ici la fin du quinquennat. «Lorsque la France compte plus de trois millions de demandeurs d’emploi indemnisés et que, dans le même temps, les chefs d’entreprise ont le plus grand mal à recruter, il est indispensable d’agir pour favoriser le retour à l’emploi», poursuit la CPME.

Mais elle souligne également que c’est aux partenaires sociaux de «prendre les mesures qui s’imposent». Elle se dit «favorable à ce que l’on revienne sur la durée minimale d’affiliation pour bénéficier de l’indemnisation», mais «ne souhaite pas diminuer le montant» de celle-ci. La CPME déplore que Gabriel Attal n’ait pas évoqué la dette publique ou «la réforme de l’action publique» et des effectifs de fonctionnaires mercredi. «Ne se préoccuper que des seules dépenses des régimes sociaux ne suffira pas» à rétablir les finances publiques, estime-t-elle.