«Un stupide politicien.» Le patron de Ryanair a peu apprécié les propos de Bruno Le Maire sur Boeing, après les incidents ayant touché des appareils du constructeur américains, notamment la perte d’une porte en plein vol début janvier sur un 737 MAX. Le ministre de l’Économie avait assuré qu’il «préfère désormais voler en Airbus que de voler en Boeing». «Ma famille aussi, elle tient à moi», avait-il ajouté.
Son commentaire était «bête et mal avisé», tacle Michael O’Leary dans un entretien à Politico, allant jusqu’à comparer la sortie du ministre français à celles de Donald Trump. «Nous vivons dans un monde où nous encourageons la liberté d’expression, et Donald Trump raconte des bêtises. Bruno Le Maire fait la même chose.»
L’intégralité de la flotte de la compagnie low-cost est composée de Boeing 737, des anciens modèles mais aussi des 737 MAX en cours de livraison. «Ryanair a opéré un million de vols l’an passé sur des 737» sans problème particulier, a fait remarquer son patron. Et de souligner que les Airbus ne sont pas exempts de problèmes, comme les A320neo qui ont dû être immobilisés pour un défaut sur leurs moteurs.
Michael O’Leary a toutefois critiqué le régulateur américain, qui n’a pas, estime-t-il, suffisamment contrôlé le constructeur. «Boeing a été quasiment autorisé à s’autoréguler» ces dernières années, dénonce le patron de Ryanair. «Nous payons 100 millions de dollars pour chacun de ces nouveaux avions : nous avons besoin de savoir que les standards de sécurité et le contrôle qualité sont parfaits, aussi bien à Toulouse [Airbus] qu’à Seattle [Boeing].»
La psychose qui s’installe chez certains passagers autour des Boeing, a fortiori des 737, est un vrai enjeu pour les compagnies dont la flotte en est largement composée. D’autant que certains comparateurs de vols proposent désormais des filtres permettant d’exclure certains modèles des recherches. Début janvier, après l’incident d’Alaska Airlines, Kayak assurait que l’utilisation de cet outil avait été multipliée par 15.