Le développement de modèles d’intelligence artificielle (IA) français et européens figure «en haut de ma liste de souhaits», a déclaré lundi à Bâle le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. «La mise à disposition sur le marché de plateformes d’IA nationales (…) serait très bénéfique (…) compte tenu de la sensibilité de certaines des données que nous traitons, et elle figure donc en haut de ma liste de souhaits», a-t-il affirmé lors d’un discours au Sommet de l’innovation de la Banque des règlements internationaux (BRI), qu’il préside, et dont le siège est à Bâle en Suisse.
«Plus nous disposerons de fournisseurs d’IA, moins notre utilisation de cette IA sera risquée – la diversification est un outil efficace de gestion des risques», a poursuivi le gouverneur dans ce discours, détaillant la «doctrine» de la banque centrale française en matière d’intelligence artificielle. «En France et en Europe, nous disposons de l’expertise et des ressources nécessaires pour être en mesure de concurrencer les grands acteurs déjà en place», comme les Américains OpenAI et son IA générative ChatGPT ou Meta et son modèle Llama, a estimé François Villeroy de Galhau.
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Avec la start-up Mistral AI, la France compte déjà l’une des entreprises européennes les plus avancées dans l’IA. En plus de «comprendre et maîtriser» l’IA, premier pilier de la «doctrine» de la Banque de France, la banque centrale prône «l’appropriation» de la technologie par ses agents et la «coopération» entre différents régulateurs (banques centrales, superviseurs financiers…). «Aujourd’hui, à la Banque de France, nous avons déjà déployé l’IA dans plusieurs domaines différents», a insisté le gouverneur.
«Nous utilisons l’apprentissage automatique pour faciliter la détection des fraudes dans les opérations avec le Trésor français (…); les “réseaux neuronaux” permettent aux équipes d’analyser les probabilités de défaut des sociétés non financières au sein de notre système de notation», a-t-il détaillé.