La ministre des Affaires, Sarah El Haïry réunit, ce mercredi 15 mai, employeurs, patronat, syndicats, élus et associations familiales au sujet du congé de naissance pour peaufiner ce sujet qui doit remplacer le congé parental. La concertation, qui a débuté à 08H30, réunira les organisations syndicales et patronales, l’Union nationale des associations familiales (Unaf) et les associations d’élus, indique-t-on dans l’entourage de la ministre.
Cette réunion portera donc sur quatre thématiques, dont une éventuelle articulation avec l’actuel congé parental qui peut s’étendre jusqu’aux trois ans de l’enfant et la possibilité de prendre ce congé de naissance à temps partiel, indique-t-on au ministère. Figure également parmi ces quatre thématiques l’accès à ce congé pour des populations spécifiques (agriculteurs, indépendants, ou parents adoptants…). Sera enfin évoquée «la mobilisation des employeurs» pour compléter l’indemnité, comme c’est déjà le cas pour les congés de paternité ou maternité. Le gouvernement vise une entrée en vigueur de ce congé dans la deuxième moitié de 2025.
Emmanuel Macron avait annoncé en janvier la création d’un «congé de naissance» après la baisse historique de 6,6% de la natalité enregistrée en 2023 : le nombre de naissance a reculé à 678.000 bébés, au plus bas depuis 1946. Les grands axes de ce congé de naissance avaient déjà été dessinés par Emmanuel Macron dans une interview au magazine Elle : «Trois mois pour les mères, trois mois pour les pères, cumulables durant la première année de l’enfant, et indemnisé à hauteur de 50% du salaire jusqu’au plafond de la Sécurité sociale», soit 1900 euros, avait détaillé le chef de l’État, en visant une entrée en vigueur en août 2025.
«Aujourd’hui, le congé parental donne droit à un forfait mensuel de 448 euros. C’est trop peu. Sa durée est longue. Cela éloigne les femmes, souvent les plus précaires, de l’emploi», a expliqué Sarah El Haïry à la Tribune dimanche. «Le recours à cette aide s’est effondré», d’où «la nécessité» d’une réforme. «Le dispositif trouvera sa traduction juridique dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025», a-t-elle précisé, estimant que cette mesure est «un investissement pour le pays, pour la natalité et pour le plein-emploi».
«Les couples voudraient en moyenne avoir entre deux et trois enfants, or ils en ont entre un et deux: nous devons aider les Français à vivre leur vie», a-t-elle encore noté. Ce congé de naissance ne remplacera pas les congés maternité (16 semaines pour les 1er et 2e enfants, 26 semaines à partir du 3e) et paternité (25 jours calendaires).
Après l’annonce du président Macron, l’Unaf (Union nationale des associations familiales) s’était félicitée d’une telle mesure, car «l’écart se creuse entre le désir (d’enfants) et la réalisation: 2,27 enfants désirés contre une fécondité en forte baisse à 1,68». «Même si les paramètres de ce nouveau congé doivent encore être discutés, c’est un bon point de départ pour que les jeunes parents soient vraiment accompagnés pendant la première année de leur enfant», selon l’Unaf. En revanche, le Syndicat de la Famille (ex-Manif pour Tous) a déploré cette «quasi-disparition du congé parental», appelé à passer «de trois ans à deux fois trois mois». Il a appelé à «une révision en urgence de ce projet», le jugeant «en contradiction avec les objectifs de natalité d’Emmanuel Macron et l’état des finances publiques».