Si WeWork avait déjà évité une faillite en 2019, l’entreprise spécialisée dans le «coworking» retrouve ses vieux démons. Elle envisagerait ainsi de déposer le bilan dès la semaine prochaine, annonce le Wall Street Journal, selon «des personnes au fait du dossier». Déjà en mauvaise passe et avec une dette de près de trois milliards de dollars, le groupe a vu son action chuter de 40% mardi, soit une dégringolade de 96% sur un an. WeWork était pourtant voué à la réussite, un temps valorisé jusqu’à 47 milliards de dollars.

Désormais, l’entreprise, basée à New York, prévoit de se placer sous la protection de la loi sur les faillites dans le New Jersey, autrement dit sous «chapitre 11». Si WeWork en arrive à cette situation, c’est notamment parce que le groupe «n’a pas payé les intérêts» à ses créanciers le 2 octobre dernier, rapporte le Wall Street Journal. L’entreprise avait 30 jours pour réaliser ses paiements, qui ne sont toujours pas arrivés chez les créanciers. WeWork a tout de même obtenu «un accord» avec ces derniers, lui octroyant «sept jours supplémentaires pour négocier avec les parties prenantes avant qu’un défaut de paiement ne soit enclenché». Pour l’heure, WeWork refuse de commenter ces «spéculations» auprès du Figaro et assure au Wall Street Journal avoir des «conversations positives avec [ses] principaux partenaires financiers».

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Cela fait déjà plusieurs années que WeWork navigue en eaux troubles, avec une situation qui s’est dégradée à cause du télétravail et de la hausse des taux d’intérêt. En août dernier, le groupe avait averti le régulateur boursier américain qu’il existait «un doute substantiel sur la capacité de l’entreprise à poursuivre ses activités». Sur les six premiers mois de l’année, l’entreprise avait déjà perdu des milliards de dollars. Quatre nouveaux administrateurs, spécialisés dans les restructurations financières complexes, avaient alors été nommés pour organiser la suite de WeWork. Ils avaient réussi à négocier un plan de restructuration avec les créanciers et préparé la mise en faillite. Au total, ce sont 777 lieux et 906.000 postes de travail, répartis dans 39 pays, qui sont menacés de fermeture.

En 2019, l’entreprise avait déjà frôlé la faillite. En cause, une gestion controversée de son fondateur Adam Neumann, depuis évincé du groupe. Son actionnaire principal, Softbank, avait alors volé à sa rescousse en injectant dix milliards de dollars. WeWork était finalement parvenu à entrer à Wall Street en octobre 2021 via un Spac (Special purpose acquisition company). Mais l’accalmie n’aura été que de courte durée pour la star du «coworking».