Les Français bénéficieront encore plusieurs mois de prix de l’électricité limités par la puissance publique. Invité sur LCI ce vendredi matin, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a dit souhaiter maintenir le bouclier tarifaire sur l’électricité jusqu’à début 2025 au moins. Les prix restant trop élevés aujourd’hui encore, «je nous donne deux ans» pour lever, progressivement, ce dispositif, a-t-il annoncé.
En revanche, le bouclier tarifaire sur le gaz va bien s’éteindre cette année, a confirmé le patron de Bercy. Les cours sur les marchés étant revenus à un niveau acceptable, «il n’y a pas de raison de maintenir ce bouclier», a-t-il plaidé. Il s’arrêtera donc «dès cette année». La sortie de ces dispositifs se fera toutefois progressivement, et de manière encadrée, a précisé le ministre, «pour ne pas inquiéter nos compatriotes». Bercy convoquera «dans les prochains jours» des fournisseurs de gaz, dont Engie, à l’occasion d’une réunion, afin de leur demander de simplifier les factures des Français «pour que les consommateurs s’y retrouvent».
Ces annonces vont de pair avec la volonté de l’exécutif de serrer la vis sur les comptes publics, afin de réduire tant bien que mal une dette publique frôlant les 3000 milliards d’euros. «C’est l’heure de remettre les comptes d’équerre», a défendu le ministre de l’Économie, pour qui le «désendettement accéléré est la liberté du pays», permettant de réorienter progressivement les dépenses, de la charge de la dette aux services publics. Après les «gilets jaunes», le Covid-19 et la crise inflationniste, «il faut sortir de la politique du chéquier», a renchéri le membre du gouvernement.
Depuis leur instauration, les boucliers tarifaires ont pesé lourdement sur les finances publiques : en septembre dernier, Bercy estimait la facture à quelque 24 milliards d’euros, dont 10,5 milliards d’euros pour l’électricité. Le bilan a augmenté depuis, le ministère parlant, ce jeudi, d’environ 30 milliards d’euros.