Une séance de prière collective, visiblement musulmane, a eu lieu dimanche au beau milieu de l’aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle. Une photo de cette scène a été partagée sur X (ex-Twitter) par Noëlle Lenoir, ex-ministre chargée des Affaires européennes sous Jacques Chirac (2002-2004). «Que fait le PDG d’Aéroports de Paris quand son aéroport se transforme en mosquée ? Le changement d’affectation est-il officiel ????», a-t-elle écrit en commentaire de ce cliché, sur lequel l’on voit une trentaine de personnes agenouillées en rangs sur la moquette rouge de l’aéroport.

La réaction du patron du Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) n’a pas tardé. Après que la députée Renaissance de Paris Astrid Panosyan-Bouvet a repartagé la photo sur X, qualifiant «ces pratiques, quelles qu’elles soient», de «tout simplement inacceptables», Augustin de Romanet lui a répondu. «Il s’agit d’une première, regrettable», a-t-il affirmé, rappelant que «des lieux de culte dédiés existent» dans les terminaux des aéroports de Roissy et Orly et que «la Police aux frontières a instruction d’interdire cela et va redoubler de vigilance».

Le PDG du groupe aéroportuaire a toutefois appelé la députée macroniste à la retenue, ne jugeant «pas nécessaire de monter cet épisode, inédit, en exergue en ce moment». Comprendre : en plein conflit au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, et alors que pèse son risque d’importation en France. Le ministre délégué chargé des Transports a salué la prise de position d’Augustin de Romanet, évoquant «une fermeté et un rappel des règles nécessaires, les équipes de nos aéroports y sont totalement engagées». Une source aéroportuaire a confirmé à l’AFP qu’une prière de voyageurs musulmans en partance pour la Jordanie s’est tenue pendant dix minutes à l’aérogare 2B de l’aéroport Charles-de-Gaulle dimanche.

Du côté de la gauche, certains élus n’ont pas apprécié qu’Astrid Panosyan-Bouvet tente de faire monter la polémique autour de cette prière collective. Luc Carvounas, maire socialiste d’Alfortville (Val-de-Marne) et ancien député et sénateur, a estimé qu’ «une députée de la Nation ne doit pas participer par des expressions maladroites à ce qui pourrait s’apparenter à de l’islamophobie». Des députés de la majorité ont tenté de prendre la défense de leur collègue, à l’image de Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne. «Quelle expression maladroite ??? Il y a la laïcité et les règles qui y contribuent. Puis il y a les petits renoncements qu’on a connus au nom du