En voulant imposer aux joueurs PC de «Helldivers 2», un jeu de tir coopératif très populaire, de s’inscrire sur son service en ligne PlayStation Network, le géant du jeu vidéo Sony a provoqué une fronde qui l’a poussé à revenir sur sa décision. «Fans de Helldivers, nous avons écouté vos commentaires», a écrit Sony dans un message publié lundi sur X. «La mise à jour du 6 mai (…) n’aura pas lieu» a-t-il précisé, dans une volte-face plutôt rare dans cette industrie.
L’entreprise japonaise avait suscité une levée de boucliers vendredi en annonçant qu’à partir du 6 mai, les joueurs PC devraient lier leur compte Steam, plateforme depuis laquelle ils lancent le jeu sur ordinateur, avec un compte PlayStation Network (PSN), propriété de Sony et utilisé par les joueurs PlayStation. Si «Helldivers 2» offre la possibilité aux joueurs PC et PlayStation de jouer ensemble, créer un lien entre des comptes des deux plateformes n’était jusqu’alors qu’optionnel. Avec cette décision, les joueurs ont accusé Sony de vouloir augmenter artificiellement le nombre d’inscrits à son propre service en ligne.
Conséquence directe: sur PC, le jeu est devenu inaccessible durant le week-end dans 177 pays, qui n’offrent pas la possibilité d’ouvrir un compte PSN, selon la base de données SteamDB. «J’ai perdu l’accès à mon compte principal de Helldivers 2 parce que je vis aux Philippines», s’est ainsi agacé sur X Zanny, Youtubeur aux 2,3 millions d’abonnés. En réponse, les fans ont posté près de 200.000 mauvaises évaluations du jeu sur Steam en moins de trois jours, faisant lourdement chuter la note du jeu, au point de pousser Sony à faire machine arrière.
Sorti début février sur PC et PlayStation 5, «Helldivers 2» permet au joueur d’incarner un soldat envoyé de planète en planète pour combattre des hordes d’insectes et de robots géants, dans une ambiance proche du «Starship Troopers» de Paul Verhoeven. Développé par le studio suédois Arrowhead et publié par Sony, le jeu connaît un très gros succès depuis son lancement, notamment porté par les ventes sur ordinateur, au point d’en faire début mai «le 7e jeu Sony le plus vendu de l’histoire», selon l’analyste Mat Piscatella, du cabinet Circana. Mi-mars, le jeu s’était déjà écoulé à plus de 8 millions d’exemplaires, selon Doug Creutz, analyste chez TD Cowen. Sur X, Johan Pilestedt, le directeur d’Arrowhead, s’est dit «impressionné» par la mobilisation des joueurs et a remercié Sony d’être revenu sur sa décision.