La compagnie aérienne bretonne Celeste, fondée en 2021 pour assurer une liaison entre Brest et Paris-Orly, a annoncé mercredi son placement en redressement judiciaire avant même d’avoir effectué son premier vol commercial.

Le tribunal de commerce de Brest a décidé l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire mardi, selon un communiqué de presse de la compagnie, qui assure «poursuivre les travaux en cours avec ses partenaires financiers et commerciaux, visant à l’obtention rapide de la licence d’exploitation et le lancement des opérations de la société». «Avec un premier avion et une équipe, la société Celeste dispose toujours d’un outil de transport aérien opérationnel prêt à être déployé», a-t-elle ajouté.

Fin mars, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) avait estimé que la compagnie n’avait pas réuni assez de financements pour être autorisée à lancer ses activités. Il manquait à Celeste «entre 30 et 40%» du seuil acceptable de financement initial, d’après la DGAC. La compagnie a pourtant été largement soutenue par les collectivités locales, avec des avances remboursables votées par la communauté d’agglomération de Morlaix (1,5 million d’euros) et Brest métropole (500.000 euros), tandis que la région Bretagne avait promis 1 million d’euros et le département du Finistère 500.000 euros.

Celeste, qui visait initialement la reprise de la liaison Brest-Orly abandonnée successivement par Air France, Transavia et Chalair, est désormais focalisée sur un Brest-Nice après avoir perdu ses créneaux aéroportuaires à Orly faute de les avoir utilisés l’été dernier, selon la DGAC. La liaison Brest-Nice est déjà assurée par la compagnie low cost Volotea, à raison de deux vols par semaine, tandis qu’Air France assure jusqu’à 28 vols par semaine vers Paris-Roissy.

Portée par la Chambre de commerce et d’industrie métropolitaine Bretagne Ouest (CCIMBO), Celeste revendique le soutien d’une soixantaine d’entreprises bretonnes. D’après le calculateur de l’Agence de la transition écologique (Ademe), un trajet Brest-Nice émet 4,6 kg de CO2 par personne en TGV, contre 196 kg de CO2 en avion moyen courrier.