Bonne nouvelle : l’inflation continue de ralentir en France. Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l’Insee mercredi, confirmant sa première estimation d’un léger ralentissement de l’inflation, sur fond d’une hausse plus modérée des prix alimentaires. Après une inflation de 2,3% en mars, la baisse «résulte du ralentissement sur un an des prix de l’alimentation ( 1,2% après 1,7%) et du tabac ( 9,0% après 10,7%)», précise l’institut dans un communiqué. Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après 0,1% en mars. Les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, ont augmenté sur un an au même rythme qu’en mars, 3%, selon ces données définitives en ligne avec les chiffres provisoires publiés fin avril.
Sur un mois, l’inflation accélère toutefois, à 0,5% (contre 0,2% en mars), indique l’Insee, confirmant là aussi sa première estimation une évolution due notamment à la hausse des prix des services ( 1%, après une stabilité en mars). A contrario, «les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables» sur un mois. Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de l’UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire) augmente de 2,4% en avril 2024, comme en mars, et de 0,6% sur le mois, après 0,2% en mars. Ces chiffres sont également conformes aux premières estimations.
Lors de sa dernière réunion en avril, la BCE a jugé «plausible» de commencer à baisser ses taux directeurs – actuellement à leur plus haut – en juin si les données confirment d’ici là le retour anticipé de l’inflation dans la zone euro à la cible de 2%, selon le compte rendu publié la semaine passée. Les gardiens de l’euro s’attendent à un retour de l’inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024.
«Nous sortons progressivement de la crise inflationniste et nous allons inverser le cycle des taux», a déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, auditionné par la commission des Finances de l’Assemblée nationale. «Il y aura peut-être des variations de court terme de l’inflation dans les mois à venir mais nous allons ramener l’inflation à 2% d’ici l’an prochain au plus tard», a-t-il ajouté. «Donc le temps est venu de décider la première baisse des taux courts, selon toute probabilité début juin. Ensuite, le rythme des baisses sera décidé à chaque réunion en fonction des données et des prévisions européennes», a-t-il précisé.