Les personnels hospitaliers souffrent nettement plus de dépression et d’anxiété que les autres salariés, révèle jeudi une étude du ministère de la Santé, qui explique que cette «prévalence accrue» est «liée aux conditions de travail». Le diagnostic confirme les cris d’alarme: les hospitaliers vont mal et leur travail y est pour beaucoup.
Une vaste étude menée à l’été 2021, entre deux vagues de Covid, montre en effet «une prévalence accrue» dans ce secteur des «symptômes de dépression et d’anxiété», indique la Drees – direction statistique du ministère. Si les cas dits «sévères» ne sont pas plus nombreux, en revanche les troubles «légers à modérés» sont «nettement plus fréquents», de l’ordre de 38% pour la dépression (fatigues, perte d’appétit, difficultés de concentration…) et 28% pour l’anxiété (nervosité, inquiétude, irritabilité…), contre respectivement 30% et 22% pour «l’ensemble des personnes en emploi».
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Ces mauvais résultats sont principalement dus aux «conditions de travail difficiles» propres à l’hôpital, notamment les «surcharges inhabituelles de travail», les «incitations à ne pas prendre ou à repousser un congé maladie» et les «difficultés à concilier vie personnelle et professionnelle». Dans une moindre mesure, la santé mentale dégradée des hospitaliers découle aussi de la «proportion élevée de femmes», qui constituent plus des trois quarts des effectifs et sont plus souvent sujettes aux troubles anxieux et dépressifs, selon l’étude.