«Plus de pêche, plus de poisson»: plusieurs centaines de pêcheurs bretons ont commencé à se rassembler à Brest à l’appel du comité national des pêches pour une opération inédite «filière morte» dans les ports français. Arrivés en bateaux, les pêcheurs ont commencé à se rassembler sur le port de Brest, tirant des fusées de détresse et faisant brûler des fumigènes depuis leurs navires, selon le journaliste. Pour la Bretagne, «tous les ports et les navires sont à l’arrêt», a indiqué Jacques Doudet, secrétaire général du comité régional des pêches de Bretagne.
À Brest, les pêcheurs ont prévu de marcher sur la criée et les quais pour distribuer des tracts. Des rassemblements sont également prévus à Saint-Malo et vendredi à Lorient. Mareyeurs et vendeurs de produits de la mer sont invités également à rejoindre ces journées d’actions, selon le comité breton qui insiste «sur le caractère non violent des actions». Cette opération inédite a lieu dans un climat de tensions jamais vu depuis la crise du Brexit.
Les professionnels dénoncent des «réglementations européennes inadaptées», notamment l’interdiction de la pêche de fond dans les aires marines protégées d’ici 2030, et la décision du Conseil d’État imposant d’ici six mois la fermeture de certaines zones de pêche en Atlantique afin de préserver les dauphins dont les échouages se sont multipliés dans le golfe de Gascogne. Ils réclament le paiement des aides gazole, dont «certaines n’ont pas été versées depuis six mois», et l’harmonisation des règles de contrôle des pêches comme de sécurité des navires en France.
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Au Havre, des chalutiers bloquaient l’accès à l’avant-port et au chenal, selon la préfecture qui indique qu’une cinquantaine de marins-pêcheurs bloquaient également un rond-point devant le siège havrais de la direction territoriale d’Haropa. Une opération de tractage avait également lieu sur le pont de Normandie.
À Boulogne-sur-Mer, principal port français, la mobilisation a démarré dimanche soir avec le blocage du port, et la criée a fermé dès mardi : les pêcheurs ont prévenu les navires européens frayant dans la Manche de ne pas venir débarquer leurs poissons. Le secrétaire d’État chargé de la Mer Hervé Berville qui s’est dit «solidaire de l’esprit du mouvement», est attendu jeudi aux Sables-d’Olonne (Vendée) pour rencontrer le comité régional des pêches maritimes et des élevages marins des Pays-de-la-Loire (Corepem).