«Les perspectives en matière de Jeux olympiques et de Jeux paralympiques sont enthousiasmantes, quoi que puissent en dire certains rageux.» L’auteure de cette petite phrase, c’est la ministre déléguée chargée du Tourisme Olivia Grégoire elle-même. Preuve que le gouvernement n’en peut plus du «JO-bashing». Selon l’exécutif, le ressenti des Français est plus positif, et l’image d’un Paris fui par ses habitants dès l’allumage de la vasque olympique éloignée de la réalité.
Ce mardi matin, lors d’un briefing avec des journalistes, Olivia Grégoire a brandi comme preuve une étude Harris Interactive réalisée dernièrement pour Atout France, l’agence de développement touristique de la France. D’après ce sondage, près de sept Franciliens sur dix (69%) prévoient de rester en Île-de-France pour la période des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et des Jeux paralympiques (28 août-8 septembre). Dont un tiers d’entre eux (33%) affirment vouloir profiter du plus grand événement sportif planétaire. «Le comportement de la clientèle domestique montre l’enthousiasme des Franciliens», a confirmé Caroline Leboucher, directrice générale d’Atout France.
À lire aussiPourquoi Paris 2024 ne sera pas la poule aux œufs d’or espérée par les acteurs du tourisme
S’«il peut y avoir des effets d’éviction», «il peut aussi y avoir des effets de compensation, avec des Français qui resteraient en Île-de-France pour bénéficier des JO», a pointé Olivia Grégoire. «Ne faisons pas fi du nombre de Franciliens qui ont l’intention de rester pour en profiter», a insisté la ministre déléguée. Au total, l’Office de tourisme de Paris table sur 16,1 millions de visiteurs cumulés durant les Jeux olympiques et paralympiques, avec une forte majorité de nationaux (89%), a rapporté Atout France. «Le volume de touristes pourrait être supérieur jusqu’à 10% à celui réalisé à la même période en 2019», a indiqué Caroline Leboucher.
De quoi profiter notamment aux professionnels de l’hôtellerie. À Paris, la fréquentation de ces établissements s’annonce en hausse de 40% par rapport à une année classique. «Un léger retrait est observé sur début juillet (-5%), mais une augmentation sur le reste de la France à cette période, a souligné Caroline Leboucher. On peut y voir l’effet de la multiplicité des points d’accueil des épreuves olympiques et du passage de la flamme.»
La demande exceptionnelle due aux JO a encouragé les hôteliers et les hébergeurs sur Airbnb à gonfler leurs prix. Mais là aussi, le gouvernement tente de se montrer rassurant, disant observer «un tassement des prix et une régulation des prix sur le marché». Plutôt en ce qui concerne les hôtels. Atout France remarque «une baisse des tarifs hôteliers liée à la remise sur le marché de blocs de chambres». «Il y a une prise de conscience de plus en plus forte des professionnels sur le rapport qualité-prix, auquel les Français sont sensibles», a confirmé François de Canson, président d’ADN Tourisme. En revanche, le prix des locations de particulier à particulier type Airbnb a été «multiplié par deux» cet été par rapport à l’été 2023, a rapporté Caroline Leboucher.