Six mois après sa nomination par Matignon, le comité de l’intelligence artificielle générative remettra mercredi au président de la République, Emmanuel Macron, ses recommandations pour adapter la stratégie de la France sur ces technologies absolument cruciales pour son avenir. Présidé par l’économiste Philippe Aghion et Anne Bouverot, la présidente du conseil d’administration de l’ENS, ce comité a réuni quinze personnalités aux profils variés, pour appréhender au mieux le sujet à travers ses différents prismes. Parmi elles, des chercheurs mondialement reconnus comme Yann Le Cun (patron de la recherche en IA chez Meta), Luc Julia (directeur scientifique de Renault ), Joëlle Barral (directrice de la recherche en IA chez Google Deepmind), des dirigeants de start up françaises spécialisées dans le développement de grands modèles de langage (comme Arthur Mensch de Mistral AI) ou de grandes entreprises technologiques (comme Bernard Charlès, président de Dassault Systèmes).Après 600 auditions menées depuis le mois d’octobre et une consultation publique auprès de 7000 citoyens, le comité rend 25 recommandations plus ou moins concrètes couvrant six grands domaines autour de l’intelligence artificielle : la problématique de la formation, l’enjeu de la puissance de calcul nécessaire pour faire fonctionner toutes ces technologies, ceux de l’accès aux données sans lesquelles il n’y a pas d’IA, le développement de la recherche publique, la gouvernance mondiale de l’IA et la problématique du financement de l’innovation.

Sur ce dernier sujet, le rapport estime que la France a besoin de tripler le niveau d’investissements actuellement engagés dans les technologies d’IA générative, pour atteindre au moins cinq milliards d’euros par an. Pour cela, le comité recommande notamment d’avancer sur le sujet à travers la mobilisation de capacités d’épargne et un renforcement de l’attractivité de grands fonds sur le territoire français pour mieux financer des start up.