En période d’inflation élevée, les Français empruntent de plus en plus pour boucler leurs fins de mois. En 2023, plus d’un crédit à la consommation demandé sur deux (56%) visait à couvrir un besoin de trésorerie, selon un baromètre dévoilé par Meilleurtaux ce mardi 14 mai. Les près de 400.000 demandes déposées sur la plateforme du courtier, en hausse de 10% par rapport à 2022, ne sont ainsi plus majoritairement liées au financement d’un équipement précis, mais à un manque urgent de fonds. L’année précédente, les demandes pour besoin de trésorerie concernaient déjà 48% des crédits. Un prêt à la consommation sur quatre en 2023 concerne le financement d’un véhicule et 15% la réalisation de travaux.
Si le nombre de prêts à la consommation augmente, le montant emprunté (8020 euros en moyenne) est en nette baisse, de 23% en un an. La durée d’emprunt recule également de deux mois, à 43 mois en moyenne. «La hausse des taux et la prudence des prêteurs sont les raisons principales de la baisse de l’emprunt», explique dans un communiqué Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. Les revenus nets moyens des emprunteurs (2495 euros seul, 4307 euros pour les couples) restent en revanche stables.
Trois prêts sur quatre demandés pour raisons de trésorerie concernent des personnes seules (célibataires, divorcées ou veuves) contre 23,4% pour des couples. Des profils «plus fragiles», relève Maël Bernier, «qui subissent seuls les augmentations liées à l’inflation et doivent faire face à des problèmes de trésorerie». En moyenne, ce sont les plus petits emprunts, à 4467 euros.
Les couples représentent en revanche la majorité des demandes de crédit à la consommation pour financer des travaux (58,7%). «Les banques sont en effet moins frileuses à prêter aux personnes réalisant un projet de ce type à deux, le risque étant moindre car partagé sur deux salaires», relève la porte-parole de Meilleurtaux. L’emprunt moyen est beaucoup plus élevé : 13.012 pour le financement d’une auto, 11.642 euros pour des travaux.