Face à la forte hausse des prix de l’alimentation ( 14,5% sur un an en février selon l’Insee), Bruno Le Maire souhaite que le dispositif de soutien, actuellement en discussions avec les distributeurs et les industriels, «touche tous nos compatriotes, tous les Français». Ainsi, malgré la volonté affichée par le gouvernement d’en finir avec le «quoi qu’il en coûte» décrété depuis la pandémie de Covid-19, «je ne suis pas favorable à un dispositif trop ciblé», a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances lors d’un déplacement au Salon de l’agriculture, ce jeudi. «Tout le monde est touché par l’inflation alimentaire», y compris les classes moyennes, s’est-il justifié.
Ce dispositif prendra-t-il la forme d’un «panier anti-inflation», une idée lancée en janvier par la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire ? «Je ne suis pas attaché à un nom de baptême particulier», a simplement répondu Bruno Le Maire, précisant qu’il s’agira de trouver une solution pour «garantir, sur un certain nombre de produits, les prix les plus bas possibles».
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«Il ne s’agit pas d’avoir des prix les plus bas possibles sur tous les produits sans exception», mais «d’offrir une porte de sortie à tous les consommateurs qui peinent à boucler les fins de mois, en leur disant que sur un certain nombre de produits, ils trouveront les prix les plus bas possibles», a précisé le locataire de Bercy. Pour limiter le coût de ce dispositif encore flou, le ministre appelle les distributeurs et les grands industriels à «faire leur part du chemin». «Tout ne peut pas être payé par l’État», a-t-il insisté.
Le numéro deux du gouvernement a répété vouloir que ce dispositif soit «appliqué» d’ici quinze jours. «Je souhaite que cet accord soit appliqué au 15 mars. Je ne dis pas qu’on trouve un accord au 15 mars, mais qu’il soit en vigueur pour le 15 mars», a-t-il tenu à souligner.
En hausse régulière depuis 2022, les prix de l’alimentation devraient encore connaître une augmentation dans les mois à venir, à la suite des négociations commerciales annuelles entre les supermarchés et leurs fournisseurs, qui se sont achevées mercredi soir. Distributeurs comme industriels évoquent le chiffre de 10% de hausse supplémentaire en rayons. «Il n’y aura pas de “mars rouge”, je réfute cette expression qui fait peur aux Français, et qui est commode pour dissimuler des hausses qui pourraient ne pas avoir lieu», a martelé Bruno Le Maire.