Jour de galère pour les usagers qui transitent par la gare de l’Est. Le trafic à la gare parisienne est interrompu ce mardi «toute la journée » jusqu’à la fin de service, à la suite d’un «incendie volontaire sur des câbles électriques» en Seine-et-Marne, a indiqué mardi la SNCF à l’AFP. «Les équipes SNCF Réseau sont actuellement en cours d’intervention pour effectuer les réparations. Plus d’une vingtaine d’experts sont mobilisés», écrit le groupe sur sa page internet dédiée à l’info trafic.
Aucun TGV et TER ne pourront donc circuler au départ et à l’arrivée de Paris Est, a indiqué la SNCF. La ligne P du Transilien est également touchée. Et les difficultés pourraient se prolonger mercredi : «On ne peut pas encore garantir» une reprise du trafic vingt-quatre heures plus tard, a déclaré le ministre des Transports, mardi midi. Un nouveau point d’information doit avoir lieu à 17h.
«C’est un acte de vandalisme inadmissible», a dénoncé Anne-Marie Palmier, directrice Zone de production Ile-de-France de SNCF Réseau lors d’un point de presse tenu en milieu de matinée dans le hall de la gare de l’Est. Elle a indiqué que «48 câbles, situés dans des caniveaux qui ont été ouverts, ont été brûlés». «Les câbles permettent de donner des informations aux postes d’aiguillage, donc la sécurité n’est plus assurée», a-t-elle ajouté, précisant que l’entreprise avait déposé plainte. Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, a annoncé sur Twitter qu’Ile-de-France mobilités (IDFM) allait porter plainte. Clément Beaune a quant à lui dénoncé un «acte de malveillance scandaleux qui doit être sanctionné et condamné», et a évoqué un «incident assez exceptionnel, très grave».
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Dans un communiqué transmis au Figaro, le procureur de Meaux, Jean-Baptiste Bladier, a indiqué que les services de police avaient été avertis du feu d’un boîtier électrique de la SNCF situé dans la commune de Vaires-sur-Marne (Seine), à l’est de Paris, vers 4h35. Les premiers éléments de l’enquête révèlent que le feu s’est déclaré «vers 1h10 du matin».
«Un premier coffret abritant des câbles électriques [a] été incendié après que deux panneaux en béton condamnant l’accès à la trappe où ledit coffret était inséré dans le sol [ont] été retirés et déposés», explique le communiqué. Ensuite, un autre coffret situé à proximité a «lui aussi fait l’objet de dégradations par incendie après que deux plaques d’accès à la trappe [ont] été, elles aussi, retirées et posées à même le sol». Enfin, «un portillon d’accès aux voies de la SNCF était ouvert sans aucune trace d’effraction». Le parquet de Meaux a donc ordonné «l’ouverture d’une enquête flagrante du chef de dégradation volontaire par incendie et mise en danger d’autrui», confiée à la police judiciaire de Meaux.
Le ministre des Transports, Clément Beaune, a dit «regretter l’impact pour beaucoup de gens qui prennent les transports ce matin», au micro de FranceInfo. «Malheureusement on a régulièrement des actes de malveillance sur les câbles, sur les voies pour prendre un peu de matériel qui a un peu de valeur, il faut donc que ces actes soient évidemment sévèrement sanctionnés parce qu’on voit les impacts qu’ils ont sur la vie quotidienne», a-t-il ajouté. La page Twitter de la Ligne P fait état pour sa part d’«un incendie sur des câbles électriques dans un local technique dans le secteur de Vaires» (Seine-et-Marne), à la suite d’«un acte de vandalisme». Une photo des câbles brûlés a été publiée.
Le trafic est donc interrompu entre Paris Est et Château-Thierry, ainsi qu’entre Paris Est et Meaux, jusqu’au dernier train prévu à 23h. Un peu plus tôt mardi matin, la SNCF espérait pourtant une reprise à 10h. Quelques TGV ont pu être déviés vers la Gare du Nord, toute proche de la gare de l’Est. «Nous avons mis en place une information voyageurs sur l’ensemble de nos sites» et «les voyageurs qui avaient une réservation ont été informés», a précisé Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs. Des volontaires chargés d’orienter les usagers, reconnaissables à leur gilet rouge, ont également été déployés. La SNCF a également indiqué que les clients TGV impactés pourront «se faire intégralement rembourser ou demander un échange sans frais».
Sur les panneaux d’affichage des départs de la gare – qui figurent en temps réel sur son site internet – les TGV et TER en partance pour Nancy, Colmar, Francfort, Épernay ou encore Reims sont indiqués comme «retardés» ou «supprimés».
Selon des chiffres SNCF datant de 2019, quelque 41 millions de voyageurs transitent chaque année par la gare de l’Est, qui est l’une des six grandes gares parisiennes. Elle dessert le Grand Est de la France, ainsi que des destinations internationales comme l’Allemagne et le Luxembourg.