Un non-sens dénoncé depuis des années par les praticiens, car ces certificats exigés par les clubs et fédérations n’ont pas toujours de justification médicale, font perdre du temps aux médecins déjà surchargés et bloquent des rendez-vous au détriment de patients malades qui en auraient vraiment besoin.
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Bref, «les certificats médicaux, ce n’est pas automatique» résume Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’Assurance-maladie. Au final, c’est moins de paperasserie pour les patients, du temps gagné pour les médecins et des économies pour la Sécu qui rembourse les consultations pour rétablir ces certificats.
Mais, «les mesures attendues ne sont pas là du tout», regrette Raphaël Dachicourt, car les demandes administratives superflues ne se limitent pas au sport. Les médecins restent confrontés aux demandes de certificats des collectivités locales, crèches, écoles, etc. Pour l’accueil en crèche par exemple, «il faut un certificat d’aptitude à la vie en collectivité pour tous les enfants depuis août 2021», explique une puéricultrice. À contre-courant du mouvement de simplification tant attendu.
À Orléans, pour lutter contre le gaspillage alimentaire, la mairie a décidé de pénaliser d’une amende de 5 euros les familles des élèves absents sans justification valable à la cantine ou lors des garderies. «Le certificat médical pour les absences scolaires n’est pas obligatoire, sauf pour certaines maladies infectieuses. Les parents sont responsables de leurs enfants et sont aptes à faire des mots d’absence. Si l’école pense qu’il y a des abus, il y a des protocoles de l’Éducation nationale», rappelle une généraliste. «Les mesures de simplification prises sont insuffisantes. Il faudrait un arrêté listant les certificats exigibles plutôt que de renvoyer à des textes divers et variés», conclut Raphaël Dachicourt. «Et surtout pour les certificats d’arrêts de travail, nous plaidons pour que les patients puissent s’autodéclarer pour les arrêts de moins de trois jours, puisque le délai de carence fait qu’ils ne sont pas indemnisés par la Sécu durant cette période». Une demande qui se heurte jusqu’à présent au refus des entreprises.