Renault va clore le troisième et dernier chapitre de son plan de redressement, baptisé Renaulution, par une sérieuse coupe dans ses coûts industriels. Le constructeur vient d’annoncer qu’il visait une réduction de ses coûts de production et de logistique par véhicule de 30% sur le thermique et de 50% sur l’électrique à l’horizon 2027.
Ce plan doit aussi contribuer à la réduction du temps de développement des véhicules de trois à deux ans. Cette réduction doit lui permettre de rester rentable et compétitif notamment dans la production de véhicules électriques lestée par un surcoût de 30% à 40% à cause des batteries.
Pour y parvenir, Renault compte sur la digitalisation accrue de l’ensemble de son système industriel, en clair sur l’utilisation des données dans toute la chaîne de production.
D’après le groupe, les 12.000 équipements industriels connectés de Renault dans le monde font «remonter» deux millions de datas chaque minute et trois milliards par jour. Renault indique avoir économisé 270 millions d’euros en 2023 grâce au «metaverse industriel», c’est-à-dire en utilisant les données numériques notamment pour la maintenance prédictive des installations.
La connexion de l’ensemble des postes de travail et de toute la chaîne logistique (transport, fournisseurs…) doit aussi lui permettre de réduire de 60% le délai de livraison des véhicules et de diviser par deux l’empreinte carbone de la fabrication de ses véhicules. L’intelligence artificielle est également mise à contribution dans le contrôle de la qualité.
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La réduction des coûts industriels passe aussi par une baisse de la consommation d’énergie. L’objectif du groupe est de réduire de 40% la consommation énergétique de ses sites industriels d’ici 2025.
L’ensemble de ces baisses de coûts, qui n’ont pas été chiffrées, doit aider le groupe à tenir ses objectifs financiers. Luca de Meo, le directeur général de Renault, a promis que la marge opérationnelle du groupe serait supérieure à 8% à partir de 2025 et à 10% en 2030. En octobre dernier, les dirigeants de Renault réaffirmaient que le groupe devrait atteindre dès cette année une marge entre 7 et 8%.