Les tarifs des hôpitaux vont augmenter en 2024 de 4,3% pour les établissements publics et privés non lucratifs et de 0,3% pour ceux qui appartiennent au secteur privé lucratif, a indiqué mardi soir le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux. «Le budget 2024 prévoit 105,6 milliards pour les établissements de santé, contre 102,5 milliards l’an dernier. On a connu il y a une dizaine d’années des tarifs en diminution, là ils augmentent, avec environ 4,3 % pour les établissements publics et privés non lucratifs et 0,3 % pour le secteur privé lucratif», a déclaré le ministre dans un entretien paru sur le site des Échos .
Interrogé sur la différence entre les deux augmentations de tarifs, Frédéric Valletoux a souligné que «le secteur privé a connu une forte dynamique ces dernières années». «Cela explique que ses tarifs augmentent moins vite car la régulation des tarifs dépend aussi des volumes d’activité. La croissance de l’activité du privé est forte et va logiquement soutenir les résultats financiers des établissements privés». Il rappelle que «le secteur privé a bénéficié d’une partie de l’aide exceptionnelle de 500 millions débloquée en début d’année par le gouvernement pour accompagner les établissements face à leurs besoins de trésorerie».
Le ministère a également prévu «un soutien spécifique pour des segments auxquels nous souhaitons accorder une priorité, qu’il s’agisse de la médecine générale, la pédiatrie, les greffes, la maternité ou encore les soins palliatifs». La grille des tarifs hospitaliers publics et privés pour 2024 aurait dû être publiée le 1er mars. L’exercice est délicat car le gouvernement a fait voter une augmentation des dépenses de l’Assurance maladie de 3,2% (loi de financement de la sécurité sociale), largement insuffisante pour couvrir les hausses tarifaires d’environ 10% dont les hôpitaux publics et privés estiment avoir besoin.
La semaine dernière, le front uni entre hôpitaux publics et hôpitaux privés avait éclaté. La Conférence des CHU (centres hospitaliers universitaires, public) avait demandé au gouvernement de réévaluer plus fortement les tarifs de l’hospitalisation publique que ceux de l’hospitalisation privée. La Fédération de l’hospitalisation privée avait qualifié d’«offensante» cette demande, «au regard du rôle indispensable de l’hôpital privé dans la prise en charge des patients».