C’est l’intéressé lui-même qui a révélé l’information. Mardi matin, Guillaume Meurice a été auditionné par la police judiciaire de Paris. «C’est l’histoire d’un mec… qui fait des blagues en 2023» a-t-il écrit dans un tweet, illustré par la photo tronquée d’une convocation de la Direction de la police judiciaire.
Selon BFMTV, l’humoriste de France Inter a en effet été entendu par la Brigade de répression de la délinquance contre les personnes (BRDP) dans le cadre d’une audition libre concernant les propos qu’il a tenus à l’antenne le 29 octobre dernier. Dans un sketch, le chroniqueur avait comparé le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, à un « nazi sans prépuce ».
Contactée par Le Figaro, une source proche de l’enquête confie que cette audition a été effectuée après qu’une association a fait un signalement contre l’humoriste, lié aux propos antisémites qu’il aurait tenu. Selon nos informations, il s’agit plus précisément d’une plainte pour provocation à la haine déposée par l’OJE, l’Organisation Juive Européenne, il y a plus d’une quinzaine de jours. Les éléments de cette plainte ont été soumis à l’approbation du procureur du tribunal de Nanterre, qui a considéré qu’il y avait suffisamment d’éléments pour ouvrir une enquête. Cette dernière a été confiée à la brigade criminelle.
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«En ces temps particulièrement troublés pour l’ensemble de la communauté nationale, nous considérons que les propos tenus par Guillaume Meurice, sous couvert d’humour, incitent à la haine et banalisent l’antisémitisme», indique au Figaro Muriel Ouaknine-Melki, avocat pénaliste et présidente de l’OJE.
«Guillaume Meurice est à un tournant et il serait bien inspiré de s’arrêter. Dieudonné a commencé comme ça. Il serait dommage qu’il prenne le relais», poursuit la présidente de l’OJE. Mardi, elle avait aussi répondu au tweet de l’humoriste, «C’est l’histoire d’un mec… qui fait des blagues en 2023». «Non Guillaume Meurice, c’est l’histoire d’un citoyen français, professionnel de la communication, qui à une heure de grande écoute tient des propos susceptibles de provoquer à la haine d’autres citoyens en raison de leur appartenance à la religion juive».
Depuis la fin du mois d’octobre, les propos de Guillaume Meurice sur France Inter ont suscité une vive polémique. La semaine dernière, le Sénat a saisi l’Arcom, le régulateur des médias, à propos de son sketch et l’instance devrait se prononcer dans les prochains jours. Dimanche dernier, l’émission n’avait pas eu lieu, sa présentatrice et productriceCharline Vanhoenacker ayant été mise au repos.