«Nous gagnerons la guerre militaire, mais aussi la guerre économique, a promis Benyamin Netanyaou, quelques jours après les attaques du Hamas. Mes directives sont claires: ouvrir les robinets, verser de l’argent à tous ceux qui en ont besoin.»
D’après ses premières estimations, le ministère des Finances israélien évalue le coût de la guerre à au moins 51 milliards de dollars (200 milliards de shekels), soit 10 % du PIB. Un scénario «optimiste», qui s’appuie sur un conflit qui n’excéderait pas douze mois, circonscrit à Gaza, sans la participation du Hezbollah libanais, de l’Iran ou du Yémen et sur le retour rapide des soldats réservistes au travail. La défense et la sécurité absorbent la moitié des dépenses, 25 milliards de dollars, avec une compensation de 14 milliards de dollars d’aides des Américains pour l’acquisition d’armes «made in USA».
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L’autre moitié de la facture inclut les pertes de revenus de l’État – les recettes fiscales ont chuté de 15% en octobre – et l’indemnisation des victimes du 7 octobre ainsi que des déplacés. Tel-Aviv doit gérer une crise de réfugiés internes, 120.000 personnes évacuées dans des hôtels, parfois jusqu’à Jérusalem. «Entre 30.000 et 40.000 habitants sont ainsi éloignés de leur employeur», estime Dan Catarivas, président des chambres de commerces binationale. Pour la première fois, Israël fait face à ce grave problème de main-d’œuvre, qui n’était pas aussi critique lors des précédents conflits. Quelque 350.000 réservistes (un actif sur quinze), en majorité des jeunes, sont mobilisés dans l’armée.
À cela s’ajoute le manque de travailleurs palestiniens, 150.000 d’entre eux venaient régulièrement travailler sur le territoire hébreu. Le secteur de la tech, essentiel à l’économie israélienne (18% du PIB), dépouillé de 15% à 20% de son personnel, subsiste grâce au télétravail. «Ces derniers jours, on a vu des soldats mobilisés, patrons de sociétés high-tech, travailler sur leur ordinateur pendant les pauses», témoigne le représentant du patronat.
Le tourisme, de son côté, sans surprise, s’est effondré de 80% en octobre. Mais son impact sur l’ensemble de l’activité devrait être limité puisqu’il ne pèse qu’entre 2% et 3% du PIB. La baisse de recette n’aura pas non plus un effet significatif sur la balance courante du pays.
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Afin de permettre la continuité de l’activité des entreprises, l’État a mis en place des reports de paiement, des fonds de soutien et d’autres outils d’aide destinés aux indépendants et aux petits commerces pénalisés par la chute de la consommation intérieure.
À titre de comparaison, le Covid-19 a coûté 39 milliards de dollars sur deux ans. Au lendemain de l’épidémie, tous les secteurs ont repris à plein régime, emploi, consommation, investissement, industrie. Mais, selon le ministère des Finances, contrairement à cette période et à celle qui a suivi la guerre du Liban, la reprise sera plus lente et «ne retrouvera pas la même tendance» qu’avant la guerre.
D’autant que la guerre est intervenue dans un contexte où l’économie était déjà ébranlée par les manifestations contre la réforme du système judiciaire. Le mouvement de contestation a pesé sur le climat des affaires, la fuite des capitaux et les IDE, qui se sont taris.
Pour financer une partie des coûts, Israël doit emprunter. Une majeure partie de la dette, libellée en shekels, est empruntée sur les marchés financiers locaux, mais les conditions de financement demeurent difficiles, avec des taux d’intérêt qui avoisinent les 5%. Au lendemain de la guerre, l’agence de notation S
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«Il y a un choc de l’offre qui se transforme en crise de la demande, les taux d’intérêt sont élevés, et le risque pour l’économie est important», résume le Trésor. S