Ce vendredi marque le pas des mobilisations en France, mais cela n’exclut pas quelques actions en régions. Le mouvement devrait reprendre de plus belle samedi 11 mars, à l’appel d’une nouvelle journée de mobilisation par les syndicats. Alors que les leaders ont envoyé une lettre au président de la République, ils réfutent toujours le projet de réforme des retraites du gouvernement. Le Figaro fait le point sur les actions des grévistes et des syndicats de ce vendredi 10 mars.
Les expéditions de carburants ont repris ce vendredi, au moins pour la matinée, à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer, selon le groupe. Il n’y a «plus de grèves à la raffinerie de Fos sur le quart de ce matin», avec une «reprise des expéditions depuis 6h ce jour», a indiqué une porte-parole du groupe pétrolier. La nouvelle ligne de quart de l’après-midi décidera dans la journée si elle prend la même décision que le quart du matin, ou si elle poursuit le mouvement.
Les expéditions de carburants avaient déjà repris jeudi à la raffinerie d’Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Normandie), selon la même source. Les salariés des autres raffineries françaises de TotalEnergies poursuivent leur mouvement de protestation contre la réforme des retraites du gouvernement, a-t-on par ailleurs appris auprès de la CGT.
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Les huit principaux syndicats français et cinq organisations de jeunesse ont écrit jeudi au président de la République pour lui demander une rencontre au sujet de la réforme des retraites, voyant dans le silence de l’exécutif face au mouvement social un «grave problème démocratique». L’entourage d’Emmanuel Macron annonce ce vendredi que «le président répond toujours à tous les courriers qui lui sont adressés».
Si une «nette amélioration» est observée à la RATP ce vendredi, la SNCF fait toujours face à des difficultés sensibles, qui devraient durer ce week-end. Un TGV Inoui et un Ouigo sur deux circulent en moyenne, indique le groupe ferroviaire. Un train sur deux est prévu sur les axes Est et Sud-est, et deux sur cinq sur les axes Nord et Atlantique. Un train sur dix seulement circule de province à province. À l’international, la SNCF prévoit deux Eurostar sur trois, trois Thalys sur cinq et deux Lyria sur cinq. Il y a également un train sur trois sur la liaison avec l’Italie, un sur quatre sur celle avec l’Espagne et deux sur cinq sur celle avec l’Allemagne. Du côté des Intercités, le groupe s’attend à voir circuler un train sur quatre la journée, et toujours aucun les nuits de jeudi à vendredi et de vendredi à samedi. De fortes difficultés sont aussi attendues du côté des régions. Deux TER sur cinq circulent seulement ce vendredi, anticipe la SNCF.
Dans le secteur aérien, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a, pour ce vendredi, fait la même demande aux compagnies aériennes que jeudi, c’est-à-dire d’annuler 20% des vols à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle et 30% dans les aéroports d’Orly, Nice, Beauvais, Bordeaux, Lyon, Lille, Toulouse, Marseille, Montpellier et Nantes.
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Les déchets continuent de s’amonceler dans la capitale, tandis que les éboueurs maintiennent la grève. Sur les trottoirs, les passants slaloment entre les poubelles. De nombreux arrondissements sont affectés. À Antibes, dans les Alpes-Maritimes, la mobilisation des éboueurs ne faiblit pas non plus. «Tous ensemble et tous ensemble!», lancent-ils en chœur dans une vidéo publiée sur Twitter.
Selon les informations de Ouest-France, des blocages sont toujours en cours au Havre, en Seine-Maritime, sur la zone industrielle. Les axes de circulation sont ainsi perturbés depuis ce vendredi matin. Le port du Havre a toutefois repris ces activités, avant une nouvelle opération «ports morts» prévue le jeudi 16 mars, selon la fédération nationale des ports et docks CGT.