Les équipes de Gap France sont «momentanément contraint(e)s de stopper les commandes e-commerce pour garantir une qualité de service suffisante», est-il indiqué mardi sur le site de l’enseigne propriété de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, en pleine tourmente financière.

«Cela fait environ une semaine que l’activité de vente en ligne est fermée», précise à l’AFP Brayan Brandao, délégué syndical CFDT de l’enseigne, qui emploie quelque 350 personnes. Le syndicaliste a en outre confirmé une information de Capital selon laquelle l’un des magasins parisiens de l’enseigne, situé avenue des Ternes dans le XVIIe arrondissement de Paris, allait fermer d’ici fin mars.

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«Le loyer arrivait à échéance début janvier, il y a eu une réévaluation par le propriétaire qui l’a fait passer du simple au double et Gap France a décidé de se retirer car le loyer devenait trop important par rapport au chiffre d’affaires», explique Brayan Brandao. Contactée mardi matin par l’AFP, la maison mère de Gap France, Hermione People

L’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, qui a fait fortune dans l’immobilier avant de racheter des enseignes de distribution comme Camaïeu, Go Sport, Gap France ainsi qu’une vingtaine de magasins Galeries Lafayette hors de Paris, est dans la tourmente depuis des semaines. Camaïeu a été brutalement liquidé en septembre, laissant quelque 2.600 salariés sur le carreau, le tribunal de commerce de Grenoble a placé en redressement judiciaire Go Sport, et les salariés de Gap France ont exercé un droit d’alerte économique.

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Hermione Retail, l’entité dans laquelle sont regroupés une vingtaine de magasins Galeries Lafayette de régions contrôlés par Michel Ohayon, a demandé en fin de semaine précédente son placement en procédure de sauvegarde, qui s’adresse aux entreprises dont la trésorerie n’est plus suffisante pour régler leurs dettes mais qui ne sont pas encore en cessation de paiements.

Même la Financière immobilière bordelaise (FIB), holding de tête de Michel Ohayon avec laquelle il a bâti son empire commercial et immobilier, qui inclut plusieurs palaces hôteliers, dont le Grand Hôtel de Bordeaux, a été placée en redressement judiciaire. «Il y a énormément d’inquiétude de la part des collaborateurs», a commenté Brayan Brandao, de Gap France, qui rappelle que le destin de cette enseigne est «lié à Go Sport», le distributeur sportif ayant racheté Gap France. Les éventuels repreneurs de Go Sport ou de Gap France ont jusqu’au 10 mars pour faire part de leur intérêt.