Le premier ministre Gabriel Attal a abordé la question des bas salaires et s’est dit inquiet de «la smicardisation» de la société, ont rapporté jeudi les leaders de la CFE-CGC, François Hommeril, et de la CFTC, Cyril Chabanier, à l’issue de premières rencontres. «C’est le Premier ministre lui-même qui a évoqué, avec un air soucieux, ce qu’il a appelé la “smicardisation” de la société», a déclaré François Hommeril à l’issue de son premier entretien avec Gabriel Attal.
«Ma grande cause, c’est de lutter contre la smicardisation de nos salariés», a également assuré le chef du gouvernement au président de la CFTC, Cyril Chabanier, selon ce dernier. Le Premier ministre a admis qu’il y avait un «énorme sujet sur les trappes à bas salaires», qui par le biais des exonérations poussent les employeurs à ne pas augmenter les niveaux de rémunérations de leurs salariés, a confié le président de la CFTC.
Le leader syndical a insisté pour que «les branches qui de façon structurelle ont des niveaux de classifications démarrant en-dessous du Smic (…) soient sanctionnées». Le Premier ministre a de nouveau assuré que le «Haut conseil des rémunérations», annoncé en octobre mais dont les contours restent imprécis, serait bien mis en place et que les négociations sur l’emploi des seniors se poursuivraient.
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«Ce qui est inquiétant», a nuancé Cyril Chabanier, «c’est qu’il a confirmé cette volonté du président de la République d’un acte II de la réforme du marché de l’emploi» qui passerait par «une nouvelle réforme de l’assurance chômage», qui en a déjà connu deux ces dernières années. «Si c’est encore pour durcir les règles d’indemnisation ou de durée, c’est non !», a prévenu Cyril Chabanier, qui a exigé que «les deux premières réformes soient évaluées avant d’en faire une troisième».
L’objectif de ces futures mesures est d’«atteindre le plein-emploi» à horizon 2027. Selon les dernières données du ministère du Travail publiées jeudi, 3,033 millions de personnes, sans activité et qui recherchaient activement un emploi, étaient inscrites à Pôle emploi (devenu France Travail au 1er janvier) au dernier trimestre 2023. Un chiffre qui continue d’augmenter, mais moins vite, depuis l’été.