C’est un premier signal envoyé aux bancs de la droite. Interrogé mardi par le président du groupe LR, Olivier Marleix, lors des questions au gouvernement, Gabriel Attal a juré qu’il honorerait la promesse d’Élisabeth Borne de réformer l’Aide médicale d’État (AME). «J’aurai l’occasion de présenter ma déclaration de politique générale et nous aurons l’occasion d’avancer sur un certain nombre de chantiers ensemble. Je suis lucide sur les difficultés (des Français) et totalement mobilisé pour y répondre (…). Élisabeth Borne, ma prédécesseur a effectivement adressé un courrier en prenant un engagement, cet engagement sera tenu», a-t-il affirmé, après avoir été chaudement applaudi par les troupes de la majorité.
Dimanche, la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, avait déjà assuré qu’il n’y avait pas de «sujet tabou» à propos de l’AME. Avant de préciser qu’il s’agissait plutôt de «regarder» cette aide «sur la base des conclusions qui ont été faites par le rapport» de l’ancien ministre socialiste Claude Évin, et du préfet Patrick Stefanini, figure de LR. Les conclusions du rapport, commandé par l’ex-première ministre, estiment que l’AME est un «dispositif sanitaire utile» et «globalement maîtrisé», mais qui «mérite d’être adapté».
La refonte de ce dispositif controversé, qui permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès gratuit aux soins, était l’un des bras de fers menés par LR lors des débats sur le projet de loi immigration. Le Sénat, à majorité de droite, a d’ailleurs voté en novembre dernier un amendement pour supprimer l’AME et la remplacer par une «aide médicale d’urgence» (AMU). Avant que cette idée ne soit finalement retirée du texte final, pour éviter d’en faire un «cavalier législatif» susceptible d’être censuré par le Conseil constitutionnel.
Dans un courrier alors adressé au président LR du Sénat, Gérard Larcher, et révélé à l’époque par Le Figaro , Élisabeth Borne avait promis de se pencher sur le sujet pour faire évoluer les choses. L’ancienne première ministre y admettait que l’AME devait «régulièrement être évaluée pour vérifier sa pertinence et son efficacité». Le signe d’un durcissement, qui avait contribué à nourrir la fronde de l’aile gauche de la majorité et du gouvernement.
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