Adieu la «France moche» ? Soixante-quatorze communes et intercommunalités ont été sélectionnées dans le cadre du plan de transformation des zones commerciales d’entrée de ville, pour une enveloppe de 26 millions d’euros, a annoncé le gouvernement ce jeudi 28 mars. La liste détaillée des lauréats doit être précisée ce vendredi.
Il existe plus de 1500 zones commerciales périphériques en France, qui s’étalent sur plus de 500 millions de m2, et captent près de 72% des dépenses en magasin des Français. Modèle hérité des années 1960, elles sont confrontées à un double défi environnemental et social, à la fois symbole de l’étalement urbain passé et opportunité de foncier en pleine crise du logement.
Sur le plan économique, le vieillissement des bâtiments commerciaux et la concurrence du commerce en ligne obligent par ailleurs les foncières à repenser leur modèle. «L’enjeu est de les réinventer pour les soixante prochaines années pour en faire des zones de vie», a rappelé lors d’un point presse téléphonique la ministre déléguée aux Entreprises, Olivia Grégoire. Une zone commerciale «dynamique, en milieu urbain» pourra selon elle «être densifiée et faire place à du logement», tandis qu’une zone en déprise commerciale pourra «être renaturée ou accueillir une activité industrielle lorsqu’elle est située en zone peu dense».
Le gouvernement avait annoncé en septembre le lancement de son plan assorti de 24 millions d’euros. En trois semaines, 112 candidatures ont été reçues alors qu’une cinquantaine était attendues, et 74 lauréats ont été sélectionnés. «Nous avons aussi bien (…) des métropoles que des villes moyennes et même des petites villes de 3000 habitants», a ajouté la ministre, précisant que l’enveloppe initiale a été portée à 26 millions d’euros. Une «task force gouvernementale» composée notamment d’agents rattachés aux ministères de l’Économie et de la Transition écologique accompagnera chaque projet.
Sur les 74 zones commerciales lauréates, 63 en sont au stade de la réflexion et bénéficieront d’une aide en ingénierie de 75.000 euros, doublée d’une enveloppe supplémentaire équivalente pour 16 d’entre elles afin de «financer la conduite de projets». Les onze zones restantes, des projets «plus matures», concentreront l’essentiel des financements, à savoir 20 millions d’euros, notamment pour diversifier les activités, construire du logement ou restaurer des zones naturelles. «Il y a un potentiel foncier», a déclaré le ministre du Logement Guillaume Kasbarian, qui évalue à 25.000 le nombre de nouveaux logements possibles.
Une deuxième phase de candidatures dotée de 8 millions d’euros sera lancée au deuxième trimestre.