Le discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne le 25 avril dernier sera intégralement décompté du temps de parole de la liste Renaissance aux élections Européennes. Saisis la semaine dernière par Les républicains, l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, a tranché. «Si les propos du président de la République n’exprimaient pas un soutien explicite à la liste conduite par Mme Valérie Hayer, ils présentaient néanmoins, dans leur intégralité, un lien direct avec l’élection», a-t-il considéré dans un courrier adressé à Éric Ciotti, le président des Républicains, consulté par Le Figaro. «Grâce aux Républicains, la manipulation politicienne est démasquée», s’est-il félicité sur X.

À la suite de l’intervention du président de la République, le groupe Les Républicains avait écrit à l’Arcom, afin que l’intégralité de ce discours, qualifié «d’opération de propagande électorale», soit décompté du temps de parole de la liste Renaissance. Sur Public Sénat, le patron du PS Olivier Faure avait également annoncé son intention de solliciter l’Arcom: «Il est curieux que le chef de l’État, à ce moment-là de la séquence, prenne la parole, mobilise les chaînes de télévision, le fasse comme s’il était la tête de liste de sa propre liste, mais sans être décompté», soulignait-il, dénonçant «un sujet d’iniquité entre les candidatures».

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Lorsqu’il s’agit des règles de temps de parole, le président de la République fait figure d’«exception culturelle». Les chaînes et les radios doivent opérer un «tri sélectif» entre trois décomptes. Si les interventions d’Emmanuel Macron relèvent strictement de sa fonction régalienne, dans ce cas, elles ne sont pas prises en compte. Si elles concernent le débat politique, elles viennent abonder la «cagnotte» de l’exécutif, soit un tiers du temps de parole. Enfin, lorsque ses propos ont trait aux élections européennes, alors le compteur se met à tourner au titre de la liste Renaissance. Les interventions du président de la République qui, « en raison de leur contenu et de leur contexte, relèvent du débat politique lié aux élections, notamment celles qui comportent l’expression d’un soutien envers un candidat ou une liste de candidats, un parti ou groupement politique, font l’objet d’un relevé distinct», rappelle l’Arcom dans son courrier.

Lors de son discours à la Sorbonne, si les propos du Président de la République «n’exprimaient pas un soutien explicite à la liste conduite par Mme Valérie Hayer, ils présentaient néanmoins, dans leur intégralité, un lien direct avec l’élection, notamment dans la mesure où, contribuant à dresser un bilan de l’action passée et exposant les éléments d’un programme, ils pouvaient avoir une incidence sur le scrutin», a considéré le régulateur. L’Arcom a également observé que le discours du Président de la République avait été prononcé «alors que la campagne électorale est pleinement engagée, et dans un cadre ne relevant pas du fonctionnement institutionnel de l’Union européenne».

Les chaînes de télévision et les radios qui avaient questionné le régulateur sur cette question sont maintenant fixées. Celles ayant retransmis tout ou partie du discours vont devoir faire en sorte d’équilibrer à présent les temps de parole des autres camps politiques.