L’inflation continue de ralentir. Ce jeudi, l’Insee a publié sa première estimation de l’évolution des prix à la consommation sur un an, durant le mois qui vient de s’écouler. Le constat est clair : sur un mois, les prix ont reculé de 0,2% en novembre. De quoi tirer vers le bas l’indice permettant d’observer la variation des étiquettes sur un an : en novembre, les prix ont progressé de 3,4% sur cette durée, contre 4% en octobre et un pic de 6,3% en février dernier.

Ce recul est «dû au ralentissement sur un an des prix des services, de l’énergie et, dans une moindre mesure, des produits manufacturés et de l’alimentation», analysent les statisticiens. Dans le détail, les prix des services et de l’énergie ralentissent, ceux des produits manufacturés sont restés stables et ceux de l’alimentation ont légèrement augmenté, «du fait des produits frais». L’indice des prix à la consommation des produits alimentaires a ainsi atteint 7,6% sur un an, en novembre, celui de l’énergie 3,1% et celui des services 1,9%, détaille la note de l’Insee.

Le ralentissement continu de l’inflation a, en tout cas, été salué par Bruno Le Maire, jeudi matin. «J’ai dit aux Français que nous maîtriserions l’inflation. Je vous confirme que nous serons sous les 4% d’inflation en 2023», a déclaré le ministre de l’Économie, au micro de France Inter. Saluant un «vrai succès», le patron de Bercy a souligné les «choix responsables» du gouvernement pour atteindre ce résultat. S’il a admis que les prix continuaient à augmenter pour certains produits, le ministre a considéré que «globalement, l’inflation, aujourd’hui, est vaincue», promettant malgré tout de continuer «à porter ce combat».

Ces derniers mois, la hausse des prix a considérablement ralenti, sans pour autant virer à la baisse franche et durable, pour le plus grand malheur des ménages. En octobre, selon l’Insee, le rythme s’est même effondré, passant, sur un an, de 4,9% à 4%. Une chute imputée au « fort ralentissement sur un an des prix de l’énergie», ainsi qu’à la «poursuite du ralentissement des prix de l’alimentation».

Bien qu’encourageant, ce constat était attendu, les différents experts tablant sur un reflux de l’inflation d’ici la fin d’année. Dans sa dernière note de conjoncture, l’Insee disait ainsi s’attendre à une inflation d’ensemble stabilisée à «4,4% sur un an en décembre», ainsi qu’à une moyenne annuelle à 5%. De son côté, l’État écrivait, dans son projet de loi de finances pour 2024, que l’inflation devrait baisser à «4,9%», en moyenne annuelle, soulignant toutefois que «des aléas existent sur l’évolution des cours du pétrole et du gaz». Malgré des «soubresauts des prix de l’énergie», la Banque de France espérait quant à elle voir l’inflation baisser à 4,5% au quatrième trimestre 2023 et 5,8% en moyenne annuelle. Sur le plus long terme, «en l’absence de nouveau choc sur les matières premières importées, l’inflation totale reviendrait autour de 2% en 2025», écrivaient les experts dans leurs dernières projections macroéconomiques.

De son côté, Asteres dit aussi s’attendre à une baisse, «mais cette trajectoire sera freinée par les hausses attendues sur l’électricité et le tabac», qui devraient augmenter en début d’année prochaine. Parmi les points positifs, le cabinet relève que la crainte d’un choc pétrolier engendré par le conflit entre Israël et le Hamas ne s’est pas matérialisée. «Les prix de production sont toujours en baisse», relève aussi le cabinet.

En attendant, les ménages, au budget plombé par l’inflation depuis près de deux ans, ne cessent de se serrer la ceinture. Les plus modestes sont d’ailleurs les plus touchés, soulignait le dernier portrait social de l’Insee. Publiée ce jeudi, une autre analyse des statisticiens révèle par ailleurs qu’en octobre, la consommation des ménages en biens s’est effondrée de 0,9% en volume, atteignant son plus faible niveau sur un mois depuis mi-2014. Le repli est encore plus marqué pour les biens alimentaires : «les achats sont notamment en nette baisse pour les boissons, les produits agricoles, le riz et la farine, ainsi que les poissons transformés», précisent les auteurs. La tendance se poursuivra-t-elle à Noël ?