De nombreux commerces ont profité de la crise sécuritaire qui secoue la Nouvelle-Calédonie pour appliquer des tarifs excessifs, y compris sur des produits réglementés, une pratique «inacceptable et intolérable», a dénoncé jeudi le gouvernement local qui entend imposer des «mesures de contrôle». «Face à la situation actuelle, il a été constaté que certains commerçants profitent des circonstances pour augmenter de manière exagérée les prix de leurs produits dont certains sont réglementés, rendant cette pratique totalement illégale», a écrit le gouvernement collégial dans un communiqué. «Cette pratique est d’autant plus inacceptable et intolérable» que «la solidarité et la responsabilité collective doivent primer», a-t-il ajouté, alors que des craintes de pénuries d’alimentation et de médicaments parcourent l’archipel, secoué depuis plus d’une semaine par une flambée de violences.
Le président Emmanuel Macron a déclaré jeudi dès son arrivée en Nouvelle-Calédonie que l’une des priorités de sa visite éclair était d’aboutir au «retour aux soins normaux, à l’approvisionnement, à l’alimentation». «Je sais que beaucoup de populations souffrent aujourd’hui d’une situation de grande crise. Soit que certains de nos compatriotes soient malades, soit que d’autres aient beaucoup de mal aujourd’hui à s’alimenter», a-t-il affirmé sur le tarmac de l’aéroport international de Nouméa.
Afin de «protéger les consommateurs contre toute forme d’abus, le gouvernement va mettre en place des mesures strictes de contrôles des prix», a pour sa part écrit le gouvernement calédonien, sans détail ni calendrier. Il s’est dit «déterminé à protéger le pouvoir d’achat» des Calédoniens et a rappelé aux commerçants «l’importance de pratiquer des prix contrôlés, justes et raisonnables». En dix jours, les émeutes nées de la contestation des indépendantistes contre une réforme électorale ont fait six morts en Nouvelle-Calédonie, dont deux gendarmes.