La CGT annonce avoir été alertée sur des «violences physiques» et des «manquements» dans plusieurs Ehpad privés du groupe Emera et réclame une saisine de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales), dans une lettre au gouvernement consultée samedi. «Il apparaît que le groupe Emera entretient un système de maltraitance généralisée qui s’opère chaque jour auprès de leurs (…) résidents et (…) salariés», écrit la numéro un de la centrale Sophie Binet dans cette lettre adressée à la ministre des Solidarités Aurore Bergé, à la Défenseure des droits Claire Hédon et au fondateur du groupe de maisons de retraite médicalisées Claude Cheton.

«Première organisation syndicale au sein du groupe», la CGT a «été alertée par de nombreux salariés et familles de résidents du groupe de situations de violences physiques et verbales, de manquements au soin, à l’hygiène», énumère-t-elle. «Lorsque les représentants du personnel dénoncent ce système défaillant les mettant en danger tout autant que les résidents», poursuit Sophie Binet, ils «sont menacés de sanctions et les directions utilisent des méthodes d’intimidation pour les faire taire». La CGT demande à Aurore Bergé de saisir l’Igas «afin de réaliser une mission de contrôle, d’audit, d’expertise et d’évaluation du groupe Emera».

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Selon le parquet de Bordeaux, une enquête visant un Ehpad de Gradignan (Gironde) a été ouverte pour «violences habituelles sur personne vulnérable» après une plainte déposée contre Emera, qui a démenti ces accusations et dénoncé de la «désinformation». Fondé en 1987 par Claude Cheton, le groupe Emera compte 7000 salariés et plus de 100 établissements en France et en Europe. Son chiffre d’affaires s’élevait à plus de 230 millions d’euros en 2018, juste avant le rachat en 2019 d’une partie de son capital par les fonds d’investissement Ardian et Naxicap.

Contacté par l’AFP, le groupe Emera dit ne pas avoir «connaissance de pratique de pressions sur des personnels», une pratique «contraire avec la politique d’échange prônée par le groupe.» Concernant le nombre de plaintes déposées par des familles ou des proches de résidents, le groupe indique en avoir, en octobre, recensé cinq depuis deux ans. «Nous exprimons nos plus sincères condoléances pour les situations isolées ayant conduit notamment à des décès mais contestons certaines des plaintes», ajoute Emera, assurant qu’«aucune de ces plaintes n’a donné lieu à ce stade à une condamnation ou de mise en cause» de sa responsabilité.