La partie autour de l’avenir du football français vient d’entrer dans une phase décisive. Les clubs tricolores parviendront-ils à décrocher le milliard d’euros espéré, dont 800 millions pour les seuls droits TV domestiques de la Ligue 1 concernant la période 2024-2029 ? Lundi, tous les candidats intéressés par l’acquisition de matchs du championnat de France de football devaient se manifester en vue de participer aux enchères. Ils ont en principe remis chacun une offre qualitative, détaillant leurs engagements en matière d’exploitation, de traitement éditorial, de communication, de promotion ainsi que de lutte contre le piratage. Un document assorti d’un dispositif de garantie financière. Après l’épisode Mediapro, qui n’avait pas honoré ses paiements, la Ligue veut éviter de se retrouver à devoir gérer un autre fiasco. Chat échaudé…
Vincent Labrune, le président de la LFP, et sa garde rapprochée devaient éplucher les dossiers des candidats afin de leur donner ou non l’autorisation de participer aux enchères, sur tout ou partie des lots. À cette heure, la Ligue n’a donné aucune indication concernant le nombre de candidats en lice. Fin septembre, RMC Sports assurait que huit sociétés avaient manifesté leur intérêt auprès de la LFP pour la retransmission de matchs du championnat de France de football. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’elles ont in fine déposé une offre.
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Qui se présentera demain sur la ligne de départ pour enchérir ? BeIN Sports ? En septembre, lors de la présentation de sa nouvelle grille, la chaîne qatarienne avait indiqué qu’elle étudierait l’appel d’offres de la Ligue, tout en prévenant qu’elle n’était pas prête à casser sa tirelire. Si elle propose encore deux matchs de Ligue 2, cela fait trois ans déjà qu’elle ne diffuse plus aucune rencontre de Ligue 1, puisqu’elle a sous-licencié son lot à Canal . Amazon ? Le géant de l’e-commerce ne veut pas commenter l’appel d’offres en cours. Il est aujourd’hui le principal diffuseur du championnat de France, dont il retransmet 80 % des matchs. Après la défaillance de Mediapro, il les avait rachetés à la casse, moyennant 250 millions d’euros. Il y aurait une certaine logique à le voir poursuivre l’aventure. Malgré ses poches profondes, néanmoins, Amazon a toujours fait un usage raisonné de ses deniers. Dazn ? La plateforme de streaming sportif ne fait pas mystère de son intention de participer, afin d’étoffer son portefeuille de compétitions européennes, qui comprend déjà l’essentiel du championnat d’Italie, des matchs de la Bundesliga en Allemagne, de la Liga en Espagne. Mais à condition que le modèle économique soit viable. Or, les mises de départ fixées par la LFP sont élevées : 530 millions d’euros pour trois matchs par journée, dont les deux premières affiches, et 270 millions d’euros pour les six autres matchs. AppleTV ? Rien ne le confirme ni ne l’infirme. Seule certitude, Canal n’ira pas : la filiale de Vivendi n’a pas déposé de dossier. Si certains pensaient que la chaîne cryptée, malgré ses déclarations, allait jouer les invités surprises de dernière minute, c’est raté.
Le football français retient donc son souffle. Mardi matin, soit l’appel d’offres sera concluant, soit le processus d’enchères sera déclaré infructueux si les prix de réserve ne sont pas atteints. Dans ce cas, la Ligue de foot devra jouer les prolongations lors de négociations de gré à gré.