Un nouveau directeur financier pour rassurer les marchés. Dans la foulée de la publication de ses résultats annuels 2023, Sanofi a annoncé le remplacement de son directeur financier depuis cinq ans, Jean-Baptiste Chasseloup de Chatillon, par François-Xavier Roger, qui occupait précédemment le même poste chez Nestlé. Le groupe explique que Jean-Baptiste Chasseloup de Chatillon «a choisi de quitter Sanofi pour prendre la tête d’Apprentis d’Auteuil». Ce changement n’en est pas moins un signal adressé aux investisseurs, qui peinent à être convaincus que la transformation de Sanofi en pure player des médicaments innovants s’avérera à terme fructueuse.

Le cours de Bourse du laboratoire pharmaceutique français a en effet dégringolé de près de 20% en octobre dernier, après une révision à la baisse de son objectif de rentabilité d’ici 2025. Cette baisse de régime, assure Paul Hudson, le directeur général de Sanofi, est le prix à payer pour miser sur l’innovation et redevenir «un leader mondial de la pharmacie, pas seulement un acteur local en concurrence avec les meilleurs», comme il l’expliquait au Figaro en décembre.

Les résultats présentés ce jeudi confirment cette baisse de rentabilité. Le bénéfice net des activités a fléchi de 1,8% à 10,15 milliards d’euros. Le bénéfice par action de ses activités a augmenté de 5,4% en 2023, contre 17% en 2022. Quant à son chiffre d’affaires, il progresse de 5,3%, à 43 milliards d’euros.

Le groupe est aujourd’hui très dépendant de son médicament blockbuster, le Dupixent, initialement destiné à traiter la dermatite atopique, mais dont les indications ne cessent de s’élargir. En 2023, les ventes de ce médicament ont encore progressé de 34% et dépassé la barre des 10 milliards d’euros, comme anticipé par Sanofi. Mais le laboratoire pharmaceutique en partage les profits avec l’américain Regeneron, et les brevets dont il dispose pour ce médicament commenceront à tomber à compter de 2031.

Aux investisseurs réunis en décembre à Boston, Paul Hudson a promis le lancement 12 blockbusters potentiels ces prochaines années, principalement en immunologie, susceptibles de prendre le relais de Dupixent, et de générer 2 à 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Pour ce faire, le groupe a prévu d’accroître ses dépenses en recherche et développement. Des économies aux achats y concourront, de même que le recentrage du groupe sur les médicaments innovants, une activité plus risquée mais également plus rémunératrice. Son activité de fabrication de principes actifs, EuroAPI, a été cotée en Bourse en mai 2022, et Sanofi a annoncé en octobre dernier son intention de se séparer de sa division Santé grand public, sur le modèle de ce qu’on fait nombre de ses concurrents (Johnson