Le préfet du Morbihan Pascal Bolot a suspendu l’activité de deux élevages de porcs d’un même exploitant, visés par une plainte de l’association L214 pour «mauvais traitements» sur animaux, a annoncé la préfecture vendredi. Une enquête judiciaire a été ouverte après une récente plainte de L214 concernant deux élevages qui appartiennent au même éleveur, à Malansac et Trédion, dont, selon l’association, «l’état catastrophique laisse penser qu'(ils sont) à l’abandon».

«Cette exploitation a déjà fait l’objet, depuis le mois de mai 2023, de plusieurs inspections par les services de l’Etat spécialisés», qui avaient été «alertés de la situation de ces élevages et dont la dernière visite datait de novembre 2023», précise la préfecture dans un communiqué. Ces inspections avaient permis d’y constater des «irrégularités» qui, à l’époque, «ne justifiaient pas de mesures de fermeture administrative mais des mises en demeure».

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Jeudi, L214 avait rendu publiques des photos et vidéos sur lesquelles on peut voir notamment des cochons aux plaies béantes, des morceaux de cadavres gisant dans une mangeoire mais aussi des truies cohabitant avec leurs porcelets morts. «Afin de vérifier la correction des irrégularités constatées, et indépendamment de la diffusion de la vidéo par L214, une nouvelle visite des sites de Malansac et de Trédion était programmée», ajoute la préfecture. «Menée ce jeudi», celle-ci a «fait état de nombreux manquements», tant pour la protection animale que pour la protection de l’environnement.

«Compte tenu de ces éléments, le préfet a décidé, dans l’exercice de ses pouvoirs administratifs, de suspendre, dès ce 8 mars 2024, l’activité de ces deux élevages qui relèvent d’un seul et même exploitant. Cette décision est sans préjudice de l’enquête en cours conduite sous l’autorité du procureur de la République», selon la préfecture.

Créée en 2008, l’association L214, qui milite pour un monde sans exploitation animale et donc sans viande, s’est fait connaître en diffusant des images choc tournées en cachette dans des élevages ou abattoirs. A la suite d’une précédente plainte, deux sociétés constituant l’un des plus gros élevages de porcs bretons ont été condamnées vendredi à Brest à une amende de 60.000 euros, dont 20.000 avec sursis pour «maltraitance animale».