Cela peut paraître anecdotique, mais c’est pourtant l’une des principales requêtes des associations d’usagers des transports en commun franciliens : «améliorer l’information voyageurs». Estimant avoir entendu leurs réclamations, l’autorité organisatrice des transports en commun franciliens Île-de-France Mobilités (IDFM) et la RATP ont présenté ce mercredi les nouveaux panneaux d’affichage qui viendront remplacer les existants dans l’ensemble des stations de métro parisiennes. Baptisés «Panam» – pour «panneaux d’affichage métro» – ils seront d’abord installés sur les lignes 1, 2, 5, 6, 8, 9, 10, 11 et 12 d’ici les Jeux olympiques de Paris 2024, avant d’être déployés sur les autres lignes. Au total, 242 stations de métro seront ainsi modernisées avant le mois de juin, avec 484 «Panam» déployés. «Soit 32 nouveaux panneaux installés chaque semaine en moyenne», se sont conjointement félicitées les deux institutions.

«Ces panneaux sont voués à remplacer l’ensemble des panneaux existants, qui aujourd’hui ne renseignent que le temps d’attente des deux prochains trains», précise Hélène Laborie, la directrice du marketing opérationnel du réseau service ferré de la RATP. Selon elle, la grande nouveauté de ces panneaux sera justement de donner davantage d’«informations textuelles sur les éventuelles perturbations» en cours sur le réseau. En outre, elle évoque «un nouveau design qui permet une reconnaissance visuelle immédiate, des informations enrichies et beaucoup plus lisibles pour tous les voyageurs», y compris pour les personnes en situation de handicap. Notamment grâce à «une taille plus importante» et «des annonces sonores plus intelligibles».

«L’objectif est d’en déployer le plus possible avant les JO, puis sur les lignes 3, 3bis, 7, 7bis et 13 d’ici à la fin de l’année 2024», détaille Jean Castex, le PDG de la RATP, qui rappelle au passage les lignes 4 et 14 disposent déjà d’écrans modernes sur les quais et les porte-palières. Ces panneaux «comprennent beaucoup plus d’informations que les anciens, pour une consommation énergétique plus faible», poursuit l’ancien premier ministre, «sachant que contrairement aux anciens, ces modèles peuvent être éteints et que leur maintenance sera désormais plus simple, allégée». En parallèle, le patron de la RATP annonce déployer de nouveaux panneaux d’information sur son réseau RER, sur la ligne A et sur la partie sud du RER B.

L’installation de ces nouveaux panneaux «d’un coût de 15 millions d’euros pris en charge par IDFM» s’inscrit dans une politique ambitieuse de «de refonte de toute l’information voyageurs» pour laquelle IDFM a investi 300 millions d’euros, explique Valérie Pécresse. Selon elle, l’enjeu est avant tout d’offrir une information voyageurs unifiée, commune aux différents réseaux de métro, RER et Transilien. «Je me suis beaucoup battue pour qu’on puisse donner des informations sur le report modal de la RATP vers la SNCF, et de la SNCF vers la RATP», en particulier lorsque l’un ou l’autre réseau est en souffrance.

Un point important selon Arnaud Bertrand, le président de l’association d’usagers Plus de trains, qui – s’il ne conteste pas l’intérêt de ces nouveaux panneaux d’affichage «plus beaux, plus lisibles» – souligne qu’on pourrait faire beaucoup mieux sur la question de l’information voyageurs. «Il y a encore trop de difficultés de la part de la RATP à proposer des alternatives intéressantes sur les lignes SNCF», estime-t-il. Et de prendre l’exemple de l’affaissement de l’escalier qui avait bloqué le tram T2 à la station de Meudon : «à l’époque, on avait dû réclamer que la RATP précise aux usagers qu’il existait des alternatives en Transilien tout près». «Offrir une information de qualité lorsqu’il y a un aléa sur un trajet, c’est dans ce but précis qu’il faut investir», conclut l’expert.