C’est la fin d’un long suspense pour la rédaction des Echos . En début de soirée jeudi, les journalistes se sont prononcés pour la nomination de Christophe Jakubyszyn comme nouveau directeur de la rédaction du quotidien économique. Sur les 251 votants, 213 ont voté pour sa nomination et seulement 20 ont choisi de faire jouer leur droit de véto. «Ce vote m’engage à amplifier, (aux côtés des journalistes), l’ambitieux plan de transformation numérique et d’affirmation des Échos comme média de référence et de confiance», a déclaré Christophe Jakubyszyn dans un communiqué.

L’ancien présentateur de la matinale de BFM Business et directeur de la rédaction de la chaîne économique, âgé de 56 ans, entrera officiellement en fonction le 29 avril. Ce sont les statuts des Echos et l’accord d’indépendance qui permettent aux journalistes de se prononcer sur le candidat proposé par leur actionnaire, le groupe LVMH de Bernard Arnault. «Sa personnalité et sa double compétence, celle d’un grand journaliste de presse écrite et d’un professionnel reconnu de l’audiovisuel, nous offrent la certitude d’un renfort précieux à la culture des Echos», s’est réjoui Pierre Louette, Président directeur général du Groupe Les Echos, dans un communiqué.

Le nom de Christophe Jakubyszyn avait été approuvé à l’unanimité il y a quelques jours par le conseil de surveillance du groupe de presse, présidé par Matthieu Gallet, ancien PDG de Radio France. Ce dernier s’est dit satisfait de cette nomination. «Son arrivée tourne une page et crée une nouvelle dynamique dans l’histoire du journal», déclare-t-il dans ce même communiqué du groupe. Deux journalistes en interne, Lucie Robequain et David Barroux, s’étaient manifestés pour la fonction, mais leurs candidatures n’avaient pas été retenues.

« C’est un soulagement, qui met fin à une instabilité difficilement supportable pour la rédaction. Les Echos ont besoin d’une nouvelle impulsion », confie également une plume du journal au Figaro. Cela faisait plus d’un an que ce poste était resté vacant après l’éviction de Nicolas Barré, interprétée à l’époque par la rédaction comme une sanction de l’actionnaire pour des choix éditoriaux. Ces derniers mois, la rédaction s’était enlisée dans la crise en connaissant plusieurs mouvements de grève, puis en refusant d’accorder leur confiance à François Vidal, ancien directeur adjoint de la rédaction.

Diplômé de Sciences Po Paris et de l’Essec, Christophe Jakubyszyn a commencé sa carrière journalistique dans la presse écrite économique, au sein de l’hebdomadaire Option Finance et de La Tribune. Avant d’être nommé rédacteur en chef adjoint des pages économie du journal Le Monde, et rejoint le service politique. Il s’est ensuite lancé dans l’audiovisuel, en devenant notamment chef du service politique de TF1 (de 2012 à 2019), avant son passage remarqué chez BFM Business.

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En début de semaine, Christophe Jakubyszyn avait réussi son galop d’essai en défendant durant plus de deux heures son projet pour le quotidien auprès de ses salariés. Cette nomination ouvre une nouvelle ère pour le titre du groupe Les Echos-Le Parisien, dirigé par Pierre Louette. Antoine Arnault, administrateur de LVMH, s’est personnellement impliqué dans ce dossier sensible.

Le futur directeur de la rédaction a promis aux journalistes, pour qui la question de l’indépendance reste sensible, plus d’espace pour des enquêtes dans les pages du journal et sur le site, le lancement d’une nouvelle application bilingue des Échos (en français et en anglais) ainsi qu’une relance éditoriale du titre dans les mois à venir. «La nomination de Christophe Jakubyszyn signe le début d’une nouvelle séquence qui verra l’indépendance de la rédaction renforcée dans le cadre d’une nouvelle dynamique de développement», a confirmé la SDJ dans un communiqué. «Ce sont ces engagements qui ont convaincu les journalistes. Ils attendent qu’ils soient mis en œuvre.»