Depuis la fermeture de l’A13 entre Paris et Vaucresson le 19 avril, des milliers d’automobilistes franciliens rongent leur frein. Et pour cause. La clôture de cet axe majeur reliant la capitale à la Normandie force les navetteurs à emprunter des itinéraires bis. Et ce au moins jusqu’au 11 mai prochain, uniquement pour les véhicules légers dans le sens Province-Paris. Sauf que les alternatives – à savoir emprunter l’autoroute A14, payante, ou la nationale 118, bondée – font pousser des cris d’orfraie aux conducteurs.
Longeant la Seine jusqu’à Rouen et desservant au passage Mantes-la-Jolie, l’A13 est un axe emprunté par près de 100.000 personnes chaque jour dans les deux sens. Sa fermeture force donc ces automobilistes réguliers à bousculer leurs habitudes et à se reporter vers d’autres trajets. Alors sur les réseaux sociaux, les critiques fusent. «Pour tous les habitants de l’Ouest de Paris c’est pénible, une perte de temps chaque jour», s’offusque publiquement une internaute sur X. «C’était l’enfer avec l autoroute A13 fermée, […] déjà que la N118 est très congestionnée vers Paris le matin, là c’était juste le chaos», fustige un autre.
Même reproche formulé par Claude, un automobiliste rencontré Porte Maillot (Paris 16e). Ce commercial habite à Mantes-la-Jolie mais travaille trois jours par semaine dans la capitale. Et depuis la fermeture de son autoroute habituelle, le cinquantenaire a testé tous les itinéraires possibles pour se rendre à son bureau. «Au début, je prenais des détours pour rejoindre la Nationale 118. Mais celle-ci était bouché matin et soir, surtout au niveau de l’échangeur avec l’A86 (une des routes qui relient l’A13 et la N118, NDLR). Je perdais deux heures par jour dans les embouteillages», explique-t-il au volant de son Peugeot Partner, coincé cette fois dans les ralentissements de la N13 en direction la Défense.
Car désabusé par la solution gratuite, Claude s’est tourné à contrecœur vers l’alternative payante : emprunter l’A14 au niveau d’Orgeval. «Matin et soir, ça bouchonne un peu au niveau de Neuilly-Paris, mais c’est raisonnable… Pas comme le coût du péage !». À chaque virée à Paris, l’homme doit maintenant débourser une vingtaine d’euros s’il veut un temps de trajet décent. «Ce que n’importe quel être sensé choisirait», estime-t-il.
La déception des automobilistes est grande. La présidente de la région île-de-france Valérie Pécresse et le député LR Karl Olive avaient réclamé la gratuité exceptionnelle de l’A14, le temps de la fermeture de l’A13. Une demande balayée par le ministre des Transports Patrice Vergriete, prétextant que cela «saturerait» l’itinéraire bis. «On a regardé, et ce serait peut-être encore pire que le mal, car on saturerait le tunnel de La Défense», s’est-il justifié.
En réaction, les conducteurs sont aussitôt montés au créneau. «On rappelle que l’A14 est à 12 balles pour 7km. Et que personne n’a demandé à Vinci de faire un effort sur le prix le temps de la fermeture de l’A13», critiquait une automobiliste sur X, donnant la réplique à une autre : «Bah c’est-à-dire que pour aller en Normandie c’est soit la A13 soit payer 10,60€ pour la A14 donc non clairement on ne va pas s’adapter», fustigeait cette dernière.
D’autres pointent du doigt le coût exorbitant du tunnel de l’A86, passage obligatoire pour rejoindre la N118. «En attendant on se fait braquer par Vinci Autoroutes en prenant le tunnel de l’A86 ! 9,9€ pour 6km. Un scandale !», condamne par exemple un internaute. Et un second d’ajouter : «
Certains raillent aussi envers le Musée du Grand Siècle, ce chantier suspecté d’être le responsable des fissures de l’A13 et donc de sa fermeture. «Mais qui sont les ingé qui ont laissé faire ça ? (On sait qui sont les politiciens par contre», persifle un internaute.