Le distributeur Casino, en difficulté financière, a annoncé lundi qu’il va étudier la vente de super- et hypermarchés supplémentaires après avoir reçu des offres «préliminaires» en ce sens, au-delà d’un accord prévoyant la cession de 119 magasins au groupement Les Mousquetaires/Intermarché.
Dans un communiqué distinct, le groupe a également annoncé le rachat, pour 10 millions d’euros, d’un tiers de la maison mère de CDiscount, CNova, portant la participation de Casino dans sa filiale de vente en ligne à près de 99%. Le groupe Casino est entré fin octobre en procédure de sauvegarde accélérée afin de restructurer son insoutenable endettement, pour une réalisation à horizon du 1er trimestre 2024. Cette restructuration s’accompagne d’un changement d’actionnaire majoritaire car Casino doit passer sous le contrôle des milliardaires Daniel Kretinsky, Marc Ladreit de Lacharrière et du fonds d’investissement Attestor dans le cadre d’une augmentation de capital devant permettre d’apporter 1,2 milliard d’euros d’argent frais au total. Casino précise dans son communiqué lundi que les «marques d’intérêts» reçues seront «analysées par le groupe Casino et le consortium» de repreneurs «dans les prochaines semaines». «Toute opération de cession devra être préalablement approuvée par le consortium», indique encore l’entreprise.
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Casino et son emblématique PDG Jean-Charles Naouri martelaient vouloir préserver l’intégrité du groupe qui comptait fin 2022 200.000 salariés dans le monde dont 50.000 en France sous des enseignes bien connues comme Monoprix, Franprix ou Grupo de Acucar. Mais les activités en Amérique latine, pour lesquelles travaillent les trois quarts des salariés, vont être cédées, et les performances commerciales du groupe sont à la peine, au point que Casino a une nouvelle fois abaissé fin novembre ses prévisions d’activité pour la France. Il anticipe désormais une perte d’exploitation pour 2023 et un bénéfice d’exploitation divisé par près de deux en 2024. Dans ce contexte, le quotidien Les Échos a indiqué dimanche soir que Casino avait reçu des manifestations d’intérêt pour les supermarchés et hypermarchés non concernés par l’accord avec le groupement Intermarché. Le quotidien économique ajoute que si la cession était menée à bien, elle pourrait entraîner la vente d’entrepôts et poserait la question de l’avenir du siège historique du groupe à Saint-Étienne.
Mi-juillet, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait indiqué que «l’État sera vigilant sur l’emploi» et sur le maintien du «siège à Saint-Étienne», prévu par l’accord entre Casino et les candidats à sa reprise.