L’agro-industriel InVivo et sa filiale à 75% Teract, qui discutent depuis des mois d’un rapprochement avec Casino, vont jeter l’éponge mais pas Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari, cofondateurs de Teract, selon la Lettre A jeudi. Contacté par l’AFP, le groupe Teract (enseignes Gamm Vert, Jardiland, Boulangeries Louise) n’a pas souhaité faire de commentaire. Casino n’a pas non plus commenté. Tous les deux sont cotés en Bourse et Teract avait annoncé plus tôt dans la semaine qu’il rendrait «public l’état de ses discussions avec le groupe Casino» jeudi soir.
La maison mère InVivo, union de coopératives agricoles et mastodonte de l’agroalimentaire, n’était pas joignable dans l’immédiat. Elle est par ailleurs depuis fin mars en négociations pour acquérir le producteur de malt australien United Malt Group moyennant jusqu’à 1,5 milliard de dollars australiens (930 milliards d’euros). Teract est issu du rapprochement entre l’activité distribution d’InVivo, essentiellement de la jardinerie, et d’un véhicule d’investissement financier lancé par les hommes d’affaires Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari, important franchisé du groupe Casino.
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Cette entité négocie depuis plusieurs mois pour intégrer l’activité française de Casino, distributeur en grande difficulté en raison du poids de sa dette. Mais une autre offre, formulée par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, deuxième actionnaire de Casino, a émergé depuis. Le média spécialisé La Lettre A écrit jeudi qu’InVivo ne souhaiterait pas investir «un centime dans l’opération de rachat en cours» de Casino.
Néanmoins, Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari souhaiteraient proposer aux créanciers du groupe d’origine stéphanoise de réinvestir à leurs côtés dans Casino, et créeraient pour cela un véhicule d’investissement doté de 300 millions d’euros, toujours selon la Lettre A. Daniel Kretinsky a de son côté proposé à certains créanciers de payer environ 40% des créances dues, selon des informations de presse de fin mai confirmées par une source proche du dossier, en passant soit par des liquidités, soit par une conversion en actions, soit une combinaison des deux.
Casino avait officialisé vendredi son entrée dans une procédure de conciliation pour une période de quatre mois afin de renégocier son important endettement. Le groupe, qui emploie 200.000 personnes dans le monde dont un gros quart en France, est endetté à hauteur de 6,4 milliards d’euros à fin 2022, dont 4,5 sur son activité en France, selon ses données officielles.