Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’est dit mercredi «attentif» à ce que «le maximum d’emplois soient préservés» dans les offres de reprises de magasins Casino et «vigilant sur l’emploi dans les centres logistiques» du groupe et au siège à Saint-Étienne. Interrogé sur la situation du groupe en grande difficulté financière, il a déclaré : «nous veillerons au maintien du siège à Saint-Étienne», lors de la séance de questions au gouvernement. Les salariés sont très inquiets d’une possible «casse sociale» importante au sein du groupe employant 50.000 personnes en France et originaire de la Loire.
«Je suis au côté des salariés, j’ai reçu ce matin l’intersyndicale» comptant les cinq organisations représentatives des salariés du groupe (FO, CGT, CFDT, UNSA, CFE-CGC), «je continuerai à la recevoir, et je suis là pour défendre les intérêts des salariés et garantir le respect de l’ordre public et économique», a déclaré le ministre de l’Économie. «Maintenant il faut garantir l’avenir du groupe et s’assurer qu’avec le reste de la grande distribution française, l’ensemble des salariés puissent trouver une solution», a-t-il déclaré en réponse à une question du sénateur de la Loire Pierre-Jean Rochette.
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L’intersyndicale du groupe a lancé un nouvel appel à manifester dimanche matin à Saint-Étienne «face à la menace de disparition d’emplois». À la sortie de sa réunion avec Bercy mercredi, elle a expliqué s’opposer «fermement au démantèlement du groupe à travers la disparition de l’enseigne Casino». Casino a signé en juillet un accord prévoyant la restructuration d’une dette insoutenable, avec un changement d’actionnariat avec, à horizon mars-avril 2024, une prise de contrôle par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, le Français Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor.
Mais dans l’intervalle, les performances commerciales ne se sont pas beaucoup améliorées et le groupe encore dirigé pour quelques mois par Jean-Charles Naouri a dû revoir plusieurs fois à la baisse ses ambitions financières, avant de se dire prêt à céder des magasins si des concurrents étaient intéressés. Les syndicats craignent de lourdes conséquences sur l’emploi notamment dans les sièges et les réseaux de logistique. En outre, pour les salariés amenés à changer d’enseigne, l’incertitude est grande car les conditions de travail peuvent être bien différentes d’une entreprise de la grande distribution à une autre.