Face à des pénuries de carburants qui commencent à devenir inquiétantes dans certains territoires, le gouvernement a procédé vendredi à de nouvelles réquisitions d’agents dans le secteur pétrolier. Elles concernent les raffineries TotalEnergies de Normandie à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime) et de Donges (Loire-Atlantique), en grève depuis le 7 mars.

Les réquisitions à la raffinerie normande ont été confirmées tôt ce vendredi matin par Agnès Pannier-Runacher sur RMC. «Le pompage a redémarré» a déclaré la ministre de la Transition énergétique. Ces réquisitions «ont pour objectif le réapprovisionnement en produits pétroliers, notamment en carburant aviation pour les aéroports de Paris», a précisé à l’AFP Olivier Gantois, président de l’Ufip, syndicat professionnel des entreprises pétrolières. Les stocks de kérosène des aéroports parisiens commençaient en effet à être critiques. À Gonfreville, ce sont trois salariés qui ont été réquisitionnés, a indiqué le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher.

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À Donges, trois salariés ont également été réquisitionnés ce vendredi après-midi, selon la CFDT. «Trois salariés sont réquisitionnés pour envoyer du carburant par pipeline à Vern-sur-Seiche», un dépôt de carburant près de Rennes, pour le quart de l’après-midi, a précisé à l’AFP le délégué syndical CFDT Adrien Vaugrenard. Les trois salariés réquisitionnés ont été escortés par une centaine de grévistes jusque dans l’enceinte de la raffinerie, qui chantaient «On est là», a constaté une journaliste de l’AFP. Sollicité par Le Figaro, le ministère de la Transition énergétique n’a pour l’heure pas confirmé ces réquisitions ni réagi.

Il s’agit du troisième site pétrolier où des réquisitions ont été lancées depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites. Les premières décisions de ce type avaient été annoncées mardi matin pour le dépôt de carburant de Fos-sur-Mer, près de Marseille (Bouches-du-Rhône), pour faire face à ce moment-là aux problèmes d’approvisionnement rencontrés par les stations-service du sud-est de la France. Cet acte de réquisition a été prorogé mercredi pour 48 heures.