Faudra-t-il adapter le Code du travail à l’aune des fortes chaleurs qui sont appelées à se généraliser dans l’Hexagone? Invité sur BFMTV mardi soir, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a ouvert la porte à une meilleure prise en compte des conditions climatiques dans l’exercice professionnel. Il a évoqué «les personnes qui travaillent à l’extérieur», premières concernées par les températures écrasantes relevées en France ces derniers jours. «Il y a parfois certaines normes qui entrent en contradiction, vous ne pouvez pas faire du bruit trop tôt. Mais si on veut éviter de travailler à des horaires, on a intérêt à décaler; avec des débuts de chantier qui peuvent se faire beaucoup plus tôt le matin», a-t-il fait valoir.
Pour rappel, le Code du travail français ne possède pas de dispositions spécifiques en cas de canicule. La seule obligation pour les employeurs consiste à ventiler les locaux intérieurs et autoriser les salariés à faire valoir un droit de retrait en cas de danger grave et imminent pour leur santé. Christophe Béchu a toutefois insisté sur l’existence d’un guide de gestion des vagues de chaleur édité chaque année par le Ministère du Travail. Disponible en ligne, le document préconise notamment de «limiter le travail physique en permettant aux employés d’adapter leur rythme» et de privilégier le travail d’équipe, «de façon à ce que les salariés puissent détecter un éventuel coup de chaleur chez l’un d’entre eux».
Pour le ministre de la Transition écologique, ces précautions relèvent de la «logique». «Quand on atteint certains niveaux de température comme ceux qu’on atteint, la logique qu’il y a à regarder si on ne va pas aller vers des journées réduites elle existe», a-t-il argué au micro de BFMTV. Le gouvernement, qui ne s’est pour l’heure pas prononcé sur une vraie évolution du Code du travail, pourrait toutefois y être enjoint par le Parlement: le 20 juillet, plusieurs députés La France Insoumise ont déposé une proposition de loi visant à «adapter le Code du travail aux conséquences du réchauffement climatique». Affaire à suivre.