La tension est à son comble en mer Rouge. Le géant britannique des hydrocarbures BP a annoncé lundi suspendre «tous les transits» par la mer Rouge. Une décision qui intervient alors que les attaques des rebelles Houthis du Yémen se multiplient dans la zone et que les principaux armateurs ont renoncé provisoirement à cette «autoroute de la mer» ainsi qu’à son fameux Canal de Suez, où 20.000 navires transitent chaque année.
«Compte tenu de la détérioration de la situation sécuritaire du transport maritime en mer Rouge, BP a décidé de suspendre temporairement tous les transits via la mer Rouge», a indiqué le groupe dans une déclaration transmise à l’AFP. «La sûreté et la sécurité de nos collaborateurs et de ceux qui travaillent en notre nom sont la priorité de BP», a ajouté l’entreprise, qui dit aussi que cette pause sera constamment réévaluée «en fonction des circonstances à mesure qu’elles évoluent dans la région».
Le danois Maersk, l’allemand Hapag-Lloyd, le français CMA CGM et l’italo-suisse MSC avaient fait savoir ces derniers jours que leurs navires n’emprunteraient plus la mer Rouge «jusqu’à nouvel ordre», au moins jusqu’à lundi ou jusqu’à ce que le passage «soit sûr». Ces dernières semaines, les rebelles yéménites, proches de l’Iran, ont multiplié les attaques près du détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l’Afrique, et par lequel transite 40% du commerce international.
Les Houthis ont prévenu qu’ils viseraient des navires naviguant au large des côtes du Yémen ayant des liens avec Israël, en riposte à la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza. Plusieurs missiles et drones ont été abattus par des navires de guerre qui patrouillent dans la zone.
Une explosion s’est produite lundi sur cette route maritime au large des côtes du Yémen, ont indiqué deux agences de sécurité maritime. Samedi, un destroyer américain a abattu en mer Rouge plus d’une douzaine de drones lancés depuis les zones du Yémen contrôlées par les Houthis, a indiqué l’armée américaine. La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna en visite en Israël a déclaré dimanche que les attaques en mer Rouge perpétrées par des rebelles Houthis du Yémen «ne peuvent rester sans réponse».
Les inquiétudes sur des difficultés d’approvisionnement par la route commerciale de la mer Rouge, couplées à la faiblesse du dollar, faisaient grimper les cours du pétrole lundi.